8 Décembre 2016 - 00:00
Lettre d’une professeure clinicienne à la direction de l’Université de Montréal
Par: Le Courrier
Lettre d’une professeure clinicienne à la direction de l’Université de Montréal

Lettre d’une professeure clinicienne à la direction de l’Université de Montréal

Lettre d’une professeure clinicienne à la direction de l’Université de Montréal

Lettre d’une professeure clinicienne à la direction de l’Université de Montréal


Monsieur le recteur Guy Breton,

Mesdames et messieurs membres de l’équipe du rectorat,

Mesdames et messieurs membres du Conseil de l’Université de Montréal,

Mesdames et messieurs membres de la Direction de la Faculté de médecine vétérinaire.

 

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai abordé le processus de syndicalisation des cliniciens de la Faculté de médecine vétérinaire. J’y voyais enfin l’aboutissement des travaux et discussions de la part de la direction et des cliniciens qui avaient eu lieu depuis mon engagement en 2003. Docteurs Pascal Dubreuil et André Vrins, à ce moment vices-doyens de la Faculté de médecine vétérinaire, avaient fait un travail énorme afin de régulariser notre statut avant que ce projet ne soit abandonné. Ces travaux sont nés d’un réel désir de part et d’autre d’intégrer les cliniciens comme collègues à part entière des professeurs de carrière dans l’institution.

Je suis extrêmement déçue de la tournure des évènements. Je sens que vous êtes complètement fermés à nos demandes qui sont pourtant légitimes. Je croyais que mon rôle de premier plan dans l’enseignement aux étudiants et le service à la clientèle faisait de moi une personne clé dans la réalisation de la mission de la Faculté de médecine vétérinaire d’offrir un enseignement de qualité aux médecins vétérinaires, en adéquation avec les exigences de la profession et de ses différentes clientèles. J’espérais que cela m’octroierait la possibilité d’être entendue, écoutée dans ma tâche essentielle d’enseignement, en partenariat avec mes confrères/sœurs du corps professoral.

Quelles sont les demandes des cliniciens au fond? Nous voudrions seulement être reconnus et faire réellement partie de la Faculté de médecine vétérinaire. Nous aimerions avoir un réel sentiment d’appartenance à notre milieu de travail universitaire, en être de fiers ambassadeurs. Je ne suis plus du tout certaine que c’est aussi votre volonté. Comme si le travail quotidien que je fais à la Faculté de médecine vétérinaire depuis plus de 13 ans, tant dans l’enseignement au premier et deuxième cycles, dans l’aide au fonctionnement de la clinique ambulatoire bovine que dans ma petite mais convaincue contribution au rayonnement de cette belle institution, telle une petite fourmi à l’œuvre, n’avait aucune valeur et ne méritait pas d’être reconnu.

Plusieurs défis sont à l’horizon de la Faculté de médecine vétérinaire : la formation de cohortes d’étudiants plus grandes, la réalisation d’une évaluation des compétences de ces étudiants qui réponde aux attentes, les restrictions budgétaires, la fin du programme ASAQ tel qu’on le connait, la compétition entre les centres privés et publics pour l’octroi d’axes de recherche, l’attraction et la rétention du personnel enseignant et plusieurs autres. Pourquoi ne pas faire des cliniciens une partie prenante de la solution? C’est le défi relevé par la très grande majorité des Facultés vétérinaires en Amérique du Nord. Je vous invite bien humblement à réviser votre position face à la négociation de cette première convention collective avec les cliniciens en y accordant autant de considération que nous-même en accordons à notre travail.

Confraternellement,

Anne-Marie Bélanger, DMV

Clinique ambulatoire bovine du Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire

Faculté de médecine vétérinaire

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