12 janvier 2012 - 00:00
Arrivée d'un yogourt grec américain
Liberté confiant dans son produit phare
Par: Jean-Luc Lorry
Martin Valiquette, directeur général de Liberté.

Martin Valiquette, directeur général de Liberté.

Martin Valiquette, directeur général de Liberté.

Martin Valiquette, directeur général de Liberté.

L'arrivée sur le marché canadien d'un yogourt de type grec fabriqué aux États-Unis par Chobani, une entreprise dont le fondateur est originaire de Turquie, n'inquiète pas la direction de l'entreprise québécoise Liberté.

Pour le moment, le fabricant new-yorkais bénéficie d’un permis d’importation temporaire pour tester sa gamme de produits en Ontario.

Plusieurs transformateurs laitiers comme Liberté, Danone ou Parmalat se questionnent sur les motifs de l’octroi de ce permis par le ministre fédéral des Affaires étrangères à un concurrent américain.« Si les tests de marché s’avèrent concluants, Chobani devrait construire une usine en Ontario et acheter au Canada environ 100 millions de litres de lait nécessaire à sa production de yogourt », indique en entrevue au COURRIER, Martin Valiquette, directeur général de Liberté, dont la principale usine est située sur l’avenue Choquette à Saint-Hyacinthe.Cet achat massif auprès des producteurs de lait ontarien pourrait compromettre la gestion de l’offre en production laitière au Canada. En entrevue dernièrement à l’hebdomadaire agricole La Terre de chez nous, le président du Conseil des industriels laitiers du Québec, Pierre Nadeau, considèrait que Chobani livre une concurrence déloyale puisqu’actuellement ses produits sont fabriqués avec du lait américain, moins cher que le lait canadien.Avec l’arrivée de ce nouveau joueur, la direction de Liberté ne craint pas voir diminuer sa production de yogourt grec, dont le volume se maintient depuis trois ans. « Nous avons de la difficulté à répondre à la demande. L’arrivée de Chobani sur le marché canadien n’est pas une grande menace concurrentielle pour nous », estime M. Valiquette.Cet été, Liberté a investi 12 M$ pour agrandir son usine de Saint-Hyacinthe en vue d’augmenter principalement sa production de yogourt grec. Cette expansion a eu pour effet la création de 55 emplois.Comparativement au yogourt habituel, le yogourt grec nécessite trois fois plus de lait pour le fabriquer. Il contient deux fois plus de protéines que ses voisins de tablettes et malgré sa texture onctueuse, il ne comporte aucune matière grasse.

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