8 février 2018 - 00:00
Égouts à Saint-Thomas-d’Aquin
Linda Roy se retire du dossier
Par: Rémi Léonard
Linda Roy alors qu’elle représentait les résidents du boulevard Laframboise au conseil municipal l’an dernier. Maintenant qu’elle y siège, Mme Roy a toutefois dû se retirer à contrecœur du dossier  qui l’a amenée à s’impliquer en politique. Photothèque | Le Courrier ©

Linda Roy alors qu’elle représentait les résidents du boulevard Laframboise au conseil municipal l’an dernier. Maintenant qu’elle y siège, Mme Roy a toutefois dû se retirer à contrecœur du dossier qui l’a amenée à s’impliquer en politique. Photothèque | Le Courrier ©

Linda Roy alors qu’elle représentait les résidents du boulevard Laframboise au conseil municipal l’an dernier. Maintenant qu’elle y siège, Mme Roy a toutefois dû se retirer à contrecœur du dossier  qui l’a amenée à s’impliquer en politique. Photothèque | Le Courrier ©

Linda Roy alors qu’elle représentait les résidents du boulevard Laframboise au conseil municipal l’an dernier. Maintenant qu’elle y siège, Mme Roy a toutefois dû se retirer à contrecœur du dossier qui l’a amenée à s’impliquer en politique. Photothèque | Le Courrier ©

Les citoyens de Saint-Thomas-d’Aquin viennent de perdre une alliée précieuse pour les représenter dans le démêlé financier qui les oppose à la Ville. La conseillère du secteur, Linda Roy, a annoncé lors de la séance du conseil municipal du 5 février qu’elle se retire du dossier parce qu’elle se trouve en conflit d’intérêts.


Avant son élection, elle s’était fait connaître en tant que porte-parole des citoyens qui contestaient le partage des coûts établi par la municipalité. La soixantaine de propriétaires concernés estimaient avoir été surfacturés pour des travaux d’aqueduc et d’égouts réalisés en 2015 sur le boulevard Laframboise. L’enjeu avait grandement marqué la campagne électorale locale.
Aujourd’hui élue, Linda Roy est toutefois rattrapée par cette implication. En plus d’être l’une des propriétaires concernés, c’est elle qui avait porté la contestation au conseil au nom du groupe de citoyens.
Après s’être informée auprès de l’Union des municipalités du Québec, du Groupe femmes, politique et démocratie et d’une ancienne conseillère municipale, elle est arrivée à la conclusion que sa position était intenable. « A-t-on déjà vu une conseillère contester une facture émise par la municipalité? Ça ne se fait pas », a-t-elle indiqué au COURRIER. L’élue se sent ainsi « coincée » entre son désir de défendre les résidents et son rôle de conseillère.
Elle a même dit craindre pour son poste si elle ne se retirait pas. « Je viens d’arriver au conseil, je ne peux pas me permettre de recevoir une lettre de demande de démission de la part de la Ville », a-t-elle confié.
La situation était pourtant prévisible lorsqu’elle a décidé de se présenter aux élections municipales avec l’intention de déloger le conseiller Jacques Denis. Elle croyait toutefois que l’affaire serait classée avant le 5 novembre, s’est-elle justifiée. « Je ne comprends pas pourquoi ça n’a pas été réglé plus tôt », a-t-elle évoqué avec amertume.
La municipalité a d’abord reconnu en août 2017 les erreurs de facturation et a remboursé les citoyens en attendant les nouveaux chiffres. Ce n’est que le 2 février qu’elle a transmis une lettre aux résidents concernés pour les informer que la « révision complète du dossier a été réalisée » et que les explications leur seront fournies lors d’une rencontre d’information le 13 février. C’est à ce moment qu’on saura si les correctifs apportés seront à la hauteur des attentes des Aquinois.
La conseillère Roy n’assistera pas à cette rencontre, a-t-elle statué. Évidemment, elle ne participera pas non plus aux échanges si la question se retrouve au conseil et s’abstiendra de voter sur le sujet.
Son collègue Bernard Barré, qui en a vu d’autres en matière de conflits d’intérêts après trente ans au conseil, a décrit la situation de Mme Roy comme du jamais vu. À la demande du COURRIER, il a accepté de commenter la décision de sa collègue. « En politique, tu ne peux pas laisser le moindre doute planer sur les questions d’éthique », a-t-il affirmé, se disant donc « entièrement d’accord » avec son retrait. Dans une situation semblable, il croit que l’élu doit rester le plus loin possible du dossier. « J’aurais fait pareil », résume le doyen du conseil.

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