31 décembre 2015 - 00:00
L’industrie de l’horticulture ornementale accueille favorablement la Stratégie québécoise sur les pesticides
Par: Le Courrier
La Fédération interdisciplinaire de ­l’horticulture ornementale du Québec (FIHOQ) accueille favorablement la ­Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018 dévoilée par le ministre du ­Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), David Heurtel.

Depuis de nombreuses années, l’industrie de l’horticulture ornementale travaille­ ­activement à la rationalisation des ­pesticides. Déjà, au début des années 1990, les producteurs de végétaux d’ornement, et quelques années plus tard, les entreprises d’entretien des espaces verts, avaient recours à la lutte intégrée. ­D’ailleurs, grâce à l’implantation de bonnes pratiques, et depuis l’entrée en ­vigueur du Code de gestion des pesticides en 2003, l’utilisation des pesticides sur les végétaux en milieu urbain est en diminution constante, et selon les dernières ­données du MDDELCC, ils représentaient moins de 4 % de la totalité des pesticides vendus au Québec.

La Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018 vise à réduire l’utilisation de pesticides à haut risque de même que les néonicotinoïdes, afin de protéger la santé de la population, les pollinisateurs et l’environnement. La FIHOQ partage tout à fait cet objectif de resserrement de l’utilisation des pesticides les plus toxiques en production et en milieu urbain.

Nous croyons toutefois que le gouvernement du Québec a un rôle important à jouer pour favoriser l’émergence de ­produits à faible risque pour la santé, les pollinisateurs et l’environnement. Nous l’interpellons pour qu’il investisse ­massivement dans la recherche et le ­développement de méthodes de lutte ­alternatives, dont les biopesticides, afin de fournir des options efficaces de contrôle aux entreprises et aux citoyens, mais aussi pour assurer l’accès à des outils adéquats pour la protection du ­patrimoine végétal.

Dans un contexte de changements ­climatiques et de libéralisation des ­marchés, l’arrivée de ravageurs exotiques risque de s’accélérer dans les prochaines années (l’agrile du frêne en est un exemple). Une restriction trop sévère des pesticides pourrait laisser les gestionnaires d’espaces verts sans outils de dernier recours pour protéger les plantes en milieu urbain contre ces ravageurs. Il est important de rappeler qu’en plus de la beauté et de l’embellissement qu’ils procurent, les végétaux ont ­plusieurs bienfaits sur l’environnement et la santé humaine. Pensons notamment à leur contribution essentielle dans la lutte aux changements climatiques par la ­création d’îlots de fraîcheur, la séquestration de CO2, la production d’oxygène et la gestion des eaux pluviales. De plus, la gamme de plantes ornementales disponibles et leur floraison prolongée en font des alliées indispensables dans la protection des pollinisateurs, en leur fournissant nourriture et habitat. À cet égard, nous nous questionnons encore sur les raisons pour lesquelles en 2015, le gouvernement ­continue de faire référence strictement au volet « esthétique » des végétaux ­d’ornement dans sa Stratégie sur les pesticides.

La FIHOQ souhaite que dans la mise en oeuvre de la Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018, le MDDELCC se base sur des principes scientifiques et tienne compte de l’importance des nombreux bienfaits des végétaux en milieu urbain. En effet, une approche basée sur le ­développement durable devrait viser un équilibre entre les nombreux bienfaits que procurent les végétaux d’ornement et la ­capacité de maintenir l’intégrité des ­espaces verts, notamment par l’accès à des produits à risque réduit.

Finalement, la FIHOQ invite le gouvernement à considérer la mise en place ­d’incitatifs financiers positifs pour ­accompagner les produ cteurs de même que les entreprises d’entretien des espaces verts dans l’innovation et l’expérimentation de nouvelles stratégies et méthodes de lutte, en lien avec les objectifs recherchés par la Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018.

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