19 juin 2014 - 00:00
Cité de la biotechnologie
L’omerta des administrateurs
Par: Jean-Luc Lorry

La loi du silence semble être respectée à la lettre par les administrateurs de la Cité de la biotechnologie qui y siègent pourtant à titre de représentants d'institutions publiques, a constaté LE COURRIER.

Invités à se prononcer sur la demande de la Ville de Saint-Hyacinthe au printemps de devenir bénéficiaire des biens de cette corporation privée en cas de dissolution, les membres que nous avons tenté de joindre ces dernières semaines, ne se sont pas étendus sur le sujet.

« Je ne suis pas disponible pour une entrevue. J’apprécie toutefois que vous portiez une attention particulière à la Cité. Les porte-parole officiels sont le président, André Barnabé et la directrice générale par intérim, Nathalie Laberge. Je vous invite à communiquer avec eux pour obtenir des informations », nous avait écrit dans un courriel, Lise Tremblay, qui siège au conseil d’administration de la Cité à titre de commissaire de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe.Le doyen de la Faculté de médecine vétérinaire, Michel Carrier, s’était lui aussi fait avare de commentaires en apprenant que le sujet de l’entretien portait sur la Cité de la biotechnologie. « Comme vous le savez, je suis toujours prêt à vous rencontrer pour les dossiers concernant spécifiquement la Faculté de médecine vétérinaire. Si vos questions portent sur les activités facultaires, n’hésitez pas à me les faire suivre et je verrai à assurer le suivi approprié », avait répondu M. Carrier, par voie électronique.Pas plus de succès auprès du directeur général du Cégep de Saint-Hyacinthe, Roger Sylvestre. Informée de notre demande, sa secrétaire n’a jamais retourné nos appels. En plus d’être administrateur de la Cité de la biotechnologie, M. Sylvestre siège au conseil d’administration du CLD Les Maskoutains où il représente également le secteur institutionnel.

Contribution publique

La Cité de la biotechnologie est financée en partie par les contribuables maskoutains puisque la Ville de Saint-Hyacinthe lui verse sur une base annuelle la somme de 420 000 $.

Les lettres patentes établies lors de la constitution de cette corporation précisent qu’en cas de liquidation, les biens iraient à un organisme exerçant une activité similaire situé sur le territoire de la MRC des Maskoutains.La préfète de la MRC, Francine Morin, qui occupe le poste de présidente du CLD Les Maskoutains et qui siège au conseil d’administration de la Cité, nous avait accordé un court entretien téléphonique sur le sujet début juin.« Pour le moment, je ne peux pas vous répondre là-dessus. Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu de discussions sur le sujet (modification de la charte). Cela va venir à un moment donné… », avait indiqué brièvement Mme Morin. Les administrateurs de la Cité siègent automatiquement au conseil d’administration du Centre de développement pharmaceutique (CDP), une entité distincte fondée pour protéger les actifs de la Cité en cas de pépin. Le CDP pilote la construction d’un motel industriel pour une entreprise pharmaceutique. Le président de la Cité de la biotechnologie, André Barnabé, n’avait pas souhaité donner suite à notre demande d’entrevue.

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