3 septembre 2020 - 12:04
Dossier Exceldor
L’UPA a déjà livré ses arguments
Par: Rémi Léonard
Les terres agricoles visées par la demande actuellement à l’étude par la CPTAQ en bordure de l’avenue Pinard, à Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les terres agricoles visées par la demande actuellement à l’étude par la CPTAQ en bordure de l’avenue Pinard, à Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie n’a pas tardé à donner sa position finale à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) dans le dossier Exceldor.

Avant même la plus récente tentative des élus locaux, et même du premier ministre du Québec, pour rallier l’UPA à leur cause, l’organisation avait déjà transmis son argumentaire final, où elle persiste et signe dans son opposition à ce projet en zone agricole.

Daté du 27 juillet, soit environ un mois après la parution de l’orientation préliminaire défavorable, le document reprend essentiellement les mêmes arguments servis précédemment, et qui ont jusque-là trouvé écho auprès de la Commission. L’UPA Montérégie y réitère notamment que seule l’identité du demandeur a changé depuis le rejet de la précédente demande, se réjouissant que « la Commission n’ait pas été impressionnée » par cette stratégie. Vantant la décision « impeccable » rendue précédemment, l’UPA croit maintenant « plus que jamais que la Commission se doit de maintenir sa position et de refuser la présente demande ».

En faire un exemple

Plus largement, l’UPA Montérégie exprime clairement dans sa conclusion son désir d’établir un précédent avec ce dossier. « Nous espérons que cette orientation préliminaire puisse servir d’avertissement aux “municipalités spéculatrices” qui acquièrent des superficies en espérant que leur dézonage sera ainsi facilité ». En effet, l’analyse de la Commission jusqu’ici devrait constituer « une leçon de base pour le monde municipal en matière d’aménagement du territoire », affirme l’UPA. Elle invite donc les municipalités à se tourner vers « les grands principes de la saine gestion de l’urbanisation (consolidation, concentration, requalification et densification) plutôt que de toujours opter pour la voie facile qu’est l’étalement en zone agricole ».

Elle souligne également « l’incohérence municipale » qui caractérise la demande de la MRC, d’après l’UPA, puisque les municipalités de Saint-Pie et de Saint-Damase ont déclaré en juillet au COURRIER qu’elles demeurent ouvertes à accueillir le projet d’Exceldor chez elles, contrairement à ce qui était avancé dans l’analyse de la MRC.

L’UPA Montérégie envoie une flèche au passage à l’un des arguments employés fréquemment par la Ville et la MRC : « le statut de “technopole agroalimentaire” de la Ville de Saint-Hyacinthe devrait lui permettre de soutenir le développement de l’agriculture sur son territoire plutôt que d’être un prétexte pour lui arracher son territoire agricole à petit feu ».

La MRC des Maskoutains, demanderesse dans le dossier, pourra tenter une dernière fois de convaincre la CPTAQ d’accéder à sa demande de dézonage lors d’une audience publique dont la date n’est pas encore connue. La Commission pourra ensuite livrer sa décision finale.

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