12 avril 2012 - 00:00
Rue Laurier Est
L’usine Olymel dérange
Par: Le Courrier

Déjà pointée du doigt dans le dossier des refoulements d'égout du secteur Jolibois, l'usine de transformation de volailles Olymel/Flamingo, de la rue Laurier Est, dans le quartier Laurier (Sainte-Rosalie), fait maintenant l'objet de plaintes concernant le bruit, les odeurs et la poussière émanant de ses installations.

« En tant que payeur de taxes, on a le droit de dormir la nuit », a lancé Michel Gosselin en s’adressant aux élus à la dernière séance du conseil municipal. Ce propriétaire de la rue Jolibois se faisait le porte-parole d’une trentaine de résidents du quartier qui, comme lui, se plaignent de l’usine de transformation alimentaire et s’opposent à toute modification de zonage qui pourrait régulariser sa situation. Occupant un bâtiment qui a d’abord abrité un supermarché, les installations d’Olymel/Flamingo se trouvent entre le boulevard Laurier et la rue Jolibois, en bordure du secteur résidentiel, mais hors de la zone industrielle la plus proche. En vertu du nouveau plan d’urbanisme, l’usine appartient à une zone « parcs, espaces verts » qui, pour changer de vocation, doit théoriquement faire l’objet d’un Plan d’aménagement d’ensemble (PAE). Mais comme il n’existe aucun PAE pour la zone en question, on entre dans le domaine des droits acquis.

M. Gosselin a rappelé que lorsqu’il s’était présenté une première fois devant le conseil il y a deux mois pour parler d’Olymel et des égouts, le maire, Claude Bernier, lui avait répondu que ce dossier progressait. « Il y a quelque chose qui se fait, vous avez bien raison, mais c’est moi qui le fais », a ironisé M. Gosselin. Mais M. Bernier lui a fait remarquer qu’il s’agissait cette fois d’autre chose que des refoulements d’égout.Intervenant à son tour, le représentant du district Laurier au conseil, Sylvain Savoie, a laissé entendre que selon lui, les critiques à l’endroit de l’usine Olymel étaient fondées. « Oui, c’est bruyant », a-t-il admis. Toutefois, M. Savoie croit qu’il suffirait de peu de chose pour régler au moins le problème du bruit, problème que de nouveaux équipements installés sur le toit auraient aggravé. « On est capable de rendre l’usine Olymel silencieuse pour les résidents », affirme-t-il.M. Gosselin, qui habite dans la rue Jolibois depuis 1991, a expliqué plus tard au COURRIER que les résidents du secteur ne souhaitaient pas nécessairement le départ de l’usine Olymel, même si son déplacement vers un parc industriel serait pour eux la meilleure solution. « Je ne veux pas que l’usine parte. Je suis conscient qu’elle fait vivre 600 familles, je suis conscient que j’ai des voisins qui travaillent là. Ce qu’on veut, c’est une bonne relation de voisinage », explique-t-il.Il a raconté que c’est à la suite de ses propres démarches que l’usine, en 1995, avait procédé à diverses améliorations pour atténuer les effets négatifs de sa présence dans le quartier. Entre autres choses, des arbres avaient été plantés du côté de la rue Jolibois, le long d’une nouvelle clôture. Mais 20 ans plus tard, il a l’impression que tout est à recommencer. « Ils ont amené beaucoup de production à Sainte-Rosalie; ça roule 24 heures sur 24. On m’a dit qu’ils allaient faire installer un deuxième four cet été », signale-t-il.Les résidents, explique M. Gosselin, ne souhaitent vraiment pas que l’usine Olyme|/Flamingo puisse encore prendre de l’expansion. « Nous, on veut freiner ça. Ils sont adossés à la zone résidentielle et ils doivent comprendre que l’usine fait partie de la zone résidentielle. »

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