30 avril 2020 - 13:52
Arts visuels
Manon Marchand : une prière peinte pour un peu d’espoir
Par: Maxime Prévost Durand
Manon Marchand avec sa toile « Prières d’une artiste peintre pour tous les pays ». Photo gracieuseté

Manon Marchand avec sa toile « Prières d’une artiste peintre pour tous les pays ». Photo gracieuseté

Un message d’espoir. Un regard vers des jours meilleurs. C’est ce que la Maskoutaine souhaitait partager avec sa toile « Prières d’une artiste peintre pour tous les pays », inspirée par la crise actuelle qui bouleverse le monde entier. Et maintenant, elle espère que son œuvre voyagera.

« En peignant cette image, je me suis surprise à rêver qu’elle traverserait toutes les frontières pour concentrer nos forces vers le dépassement », décrit-elle dans une présentation de sa toile.

Fidèle à son style, Manon Marchand met en scène une randonneuse, portant une tuque aux couleurs de l’arc-en-ciel, symbole d’espoir de cette crise, sur une route montagneuse au Tibet. Dans cette région, la tradition bouddhiste veut que le vent emporte dans l’univers les prières inscrites sur les drapeaux.

« Plutôt que d’aller dans la religion bouddhiste, j’ai gardé l’esprit de méditation, mais avec des drapeaux de pays pour que les citoyens de la terre réunissent leurs pensées positives afin de vaincre le COVID-19 », explique-t-elle.

Au bas de l’œuvre, un amas de pierres rappelle par ailleurs les victimes tombées aux mains de cette maladie. Une façon de les honorer.

Cette œuvre est la troisième que crée Manon Marchand en lien avec la crise sanitaire, après une toile intitulée « Ça va bien aller » et une autre « Atteindre le peak ». La période de confinement lui amène une inspiration différente, même si les lignes de créativité habituelles sont « déstabilisées ».

« Ça me met dans un mode encore plus créatif, ça me sort de ma zone de confort, soutient-elle. Quand on a une démarche artistique assidue, avec un fil conducteur, on se sent percuté par ce qui se passe. Mais je n’arrête pas de produire, c’est thérapeutique pour moi. »

Dans les mois à venir, Manon Marchand devait participer à tout près de 18 symposiums et autres rendez-vous culturels. « Ils s’annulent tous les uns après les autres », se désole l’artiste, qui voit du même coup ses revenus disparaître. Pour l’heure, elle dit néanmoins avoir accès à la Prestation canadienne d’urgence de 2000 $ par mois en tant que travailleuse autonome.

Les questionnements seront toutefois nombreux sur ce qu’il adviendra du milieu des arts visuels une fois cette crise terminée. « J’ai hâte de voir comment ça va se transformer. Les symposiums sont des rassemblements… Il y aura beaucoup de réflexions à y avoir. »

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