14 janvier 2021 - 14:48
Marie-Pier Côté : l’abstrait et son pesant d’art
Par: Maxime Prévost Durand
Depuis deux ans, l’artiste peintre Marie-Pier Côté se consacre entièrement à son art et voit plusieurs de ses toiles trouver preneur auprès de collectionneurs. Photo gracieuseté

Depuis deux ans, l’artiste peintre Marie-Pier Côté se consacre entièrement à son art et voit plusieurs de ses toiles trouver preneur auprès de collectionneurs. Photo gracieuseté

Une touche dorée, couleur signature de la Maskoutaine, est toujours bien présente dans ses toiles abstraites. Photo gracieuseté

Une touche dorée, couleur signature de la Maskoutaine, est toujours bien présente dans ses toiles abstraites. Photo gracieuseté

Au printemps 2019, Marie-Pier Côté exposait ses œuvres au public pour la première fois dans le cadre du Symposium d’art aux Galeries St-Hyacinthe. Depuis, la Maskoutaine se consacre entièrement à son art. En moins de deux ans, ses toiles ont fait leur chemin jusqu’à la galerie HangArt, tant à ses locaux de Montréal qu’à ceux de Vancouver, et plusieurs ont déjà trouvé preneur auprès de collectionneurs.

Ses œuvres abstraites aux multiples nuances, avec sa signature dorée toujours bien présente, ont rapidement réussi à capter l’attention (et l’œil) des férus d’art. Pourtant, la trentenaire n’avait jamais envisagé d’en faire carrière, même si elle aimait créer dans ses temps libres.

« Jamais je n’aurais cru qu’en seulement deux ans, je me rendrais où je suis », avoue l’artiste peintre, qui s’est récemment aménagé un atelier entièrement dédié à son art.

Enseignante en arts plastiques de formation, Marie-Pier Côté a œuvré dans le secteur privé et public à Saint-Hyacinthe pendant près de huit ans dans différentes écoles secondaires. « À travers ça, je faisais des commandes de toiles pour des amis », raconte-t-elle.

Lorsqu’une pause de l’enseignement s’est imposée dans sa vie, elle s’est mise à explorer différentes techniques artistiques, pour le plaisir de la chose. « J’ai essayé de nouvelles techniques avec l’acrylique et l’aquarelle, mais je suis surtout tombée en amour avec le produit d’époxy. Pour moi, ça a fait un déclic. J’ai fait une toile avec ça et je me suis dit : je pense que je tiens quelque chose. »

Le contraste entre le fond mat et la brillance des couleurs de la toile l’ont tout de suite émerveillée, si bien que cette révélation a complètement changé son approche de l’art. Habituellement plus orientée vers le figuratif, Marie-Pier Côté s’est découvert une nouvelle passion pour l’abstrait grâce à l’époxy.

« J’avais essayé [de faire de l’abstrait] avec l’acrylique, mais je n’aimais pas ça. Ce n’était pas quelque chose qui me plaisait. […] Je n’étais pas capable de me laisser aller, il y avait toujours des éléments figuratifs que j’ajoutais. Avec l’époxy, ce serait trop dur [de faire du figuratif], donc je mise plus sur les formes et les couleurs [pour arriver au résultat final]. Je reviens à la base et j’apprécie plus les couleurs choisies. »

Pour ses toiles abstraites, elle dit apprécier particulièrement la technique du « pouring » – ou coulage en français – qui consiste à verser les couleurs sur la toile de manière à ce qu’elles entrent en contact et créent un mélange d’effets différents. Cela permet de donner du même coup du relief à la toile. « Ça crée des niveaux ou des creux parfois. […] L’époxy, quand ça sèche, ça peut être comme [l’équivalent de] 33 couches de vernis », fait remarquer l’artiste.

Même si le processus peut paraître simple aux premiers abords, il est loin de l’être et requiert un travail minutieux pour arriver au résultat final. « Ce n’est pas juste de garrocher ça sur la toile et laisser sécher en croisant les doigts », lance la Maskoutaine.

Des toiles reliquaires

En plus de pousser sa carrière artistique à un niveau inattendu dans les derniers mois, Marie-Pier Côté a développé un créneau pour le moins inusité en s’associant au salon funéraire Ubald Lalime de Saint-Hyacinthe pour proposer un nouveau produit de toile reliquaire, encore plutôt méconnu.

Il s’agit en fait d’un « tableau abstrait dans lequel une parcelle des cendres du défunt est insérée à travers les couleurs de la toile ».

« Ça fait différent, on peut afficher la toile au lieu de mettre une urne sur le foyer. Ça permet de se souvenir de quelqu’un avec quelque chose de beau », affirme l’artiste peintre, qui avait vu un concept semblable à Montréal.

L’ajout d’une infime partie des cendres à la peinture crée une certaine texture sur la toile. On peut même voir certaines particules un peu noircies à travers la peinture habituellement dorée à laquelle sont intégrées les cendres, mais il faut le savoir pour remarquer que ce sont des cendres.

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