19 août 2021 - 07:00
Marijo Demers mise sur la protection des terres agricoles
Par: Sarah-Eve Charland
La cheffe du parti Saint-Hyacinthe unie, Marijo Demers, et le candidat de Saint-Thomas-d’Aquin, Mathieu Désy, ont présenté leurs priorités touchant le milieu agricole à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La cheffe du parti Saint-Hyacinthe unie, Marijo Demers, et le candidat de Saint-Thomas-d’Aquin, Mathieu Désy, ont présenté leurs priorités touchant le milieu agricole à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La cheffe du parti Saint-Hyacinthe unie, Marijo Demers, a pris plusieurs engagements visant le milieu agricole. L’étalement urbain, elle en a horreur. C’est pour cette raison qu’elle compte mettre la protection des terres agricoles en priorité tout en encourageant les agriculteurs à adopter des mesures environnementales.

Sans toutefois explicitement promettre de ne jamais faire de demande d’exclusion de terres d’une zone agricole, l’aspirante mairesse affirme mettre la protection des terres agricoles au centre de ses décisions si elle est élue le 7 novembre.

« La protection des terres agricoles, on y tient comme à la prunelle de nos yeux. Saint-Hyacinthe unie a une vision qui ne tourne pas le dos au développement économique, mais qui respecte la spécificité agricole et le territoire agricole. Une fois une terre agricole perdue… c’est une ressource non renouvelable », souligne-t-elle.

Elle déplore les approches qui ont été utilisées dans le passé qui consistent à « grignoter » les terres agricoles pour développer la Ville. Par contre, elle ne souhaite pas commenter le dossier d’Exceldor pour lequel la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) a annoncé avoir l’intention d’exclure 10 hectares du territoire agricole. « Cette partie-là est jouée ou presque. Jouer les gérantes d’estrade pour un projet somme toute ficelé, ce n’est pas moi. Je me tourne vers l’avenir. »

Mme Demers assure qu’il est possible de jumeler développement économique, prospérité économique et urbanisme tout en protégeant une agriculture nourricière. Elle refuse de fonctionner sur un principe d’étalement urbain. D’un autre côté, elle souhaite une densification à échelle humaine.

« On n’est pas antidensification. On est pour une densification à échelle humaine. Quand on parle d’échelle humaine, la littérature fait appel à du quatre à cinq étages. Jusqu’ici, les projets de densification à Saint-Hyacinthe donnent très peu ou pas la parole aux citoyens du quartier. Je suis convaincue qu’on peut faire une densification intelligente en consultant la population », affirme-t-elle.

Diminuer l’érosion des sols

Le candidat du quartier Saint-Thomas-d’Aquin, Mathieu Désy, qui travaille aussi au Centre d’insémination artificielle du Québec, a présenté le deuxième engagement du parti politique. Saint-Hyacinthe unie propose de mettre sur pied un projet pilote offrant une subvention pouvant aller jusqu’à 5000 $ par ferme pour aider les agriculteurs à aménager une bande riveraine, une culture de couverture et des haies brise-vent. Ces mesures visent à diminuer l’érosion des sols et le ruissellement et ainsi améliorer ultimement la qualité de l’eau de la rivière Yamaska. Ces subventions seront budgétées à la hauteur de 30 000 $ annuellement pour l’ensemble de la ville.

Malgré une réglementation déjà en place par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), ce ne sont pas tous les agriculteurs qui la respectent. C’est notamment ce qui a poussé la MRC des Maskoutains à embaucher au printemps dernier un inspecteur des rives indépendant. « La Ville va les accompagner là-dedans. On ne veut pas laisser le fardeau sur les agriculteurs, mais participer avec eux », souligne M. Désy.

Encourager la relève

Marijo Demers a présenté son troisième engagement touchant l’agriculture. Il s’agit de la mise sur pied d’un incubateur à projets agricoles maraîchers à l’image de la Plateforme agricole de L’Ange- Gardien en Outaouais. Cette plateforme permet à la relève de louer ou d’utiliser des infrastructures communes pour lancer une entreprise.

« On aime ça copier les bonnes pratiques. On ne s’en gêne pas. On est capables d’aller chercher ce qui se fait de bon ailleurs. J’ai une volonté que Saint- Hyacinthe participe, à titre de leader, à la création d’un incubateur à projets agricoles maraîchers, destiné à la relève. Ce projet-là valorise une agriculture de proximité, l’autonomie alimentaire. […] À Saint-Hyacinthe, tout nous prédispose à mettre en place ce genre d’initiative. »

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