4 octobre 2012 - 00:00
Centre de développement pharmaceutique
Mario De Tilly tente de rassurer la communauté d’affaires
Par: Martin Bourassa
Mario De Tilly, directeur général de la Cité de la biotechnologie

Mario De Tilly, directeur général de la Cité de la biotechnologie

Mario De Tilly, directeur général de la Cité de la biotechnologie

Mario De Tilly, directeur général de la Cité de la biotechnologie

Le directeur général de la Cité de la biotechnologie, Mario De Tilly, n'a pas tardé à répliquer aux révélations publiées dans LE COURRIER la semaine dernière sur la construction du centre de développement pharmaceutique (CDP) de Saint-Hyacinthe.

Dans un courriel qu’il a fait parvenir à certains membres de la communauté d’affaires maskoutaine, et dont nous avons obtenu copie, il réaffirme haut et fort que le projet se déroule en toute transparence et selon les règles de l’art.

« La réalisation de ce projet a été faite en toute transparence et selon les plus strictes règles de gouvernance. Les membres de notre conseil d’administration ont eu accès à toute l’information disponible, y compris sur les clients et le choix des entrepreneurs; même chose pour les membres du conseil de ville de Saint-Hyacinthe et de nos autres partenaires financiers », dit la lettre destinée aux gens d’affaires.« Malheureusement, la propension aux ragots locaux à trouver des complots et de la malversation là où il n’y en a pas a jeté de l’ombre sur un des plus importants projets d’investissement technologique des dix dernières années à Saint-Hyacinthe. »Comme nous l’écrivions la semaine dernière, le directeur de la Cité rappelle que l’organisme n’avait pas à aller en soumission publique pour donner le contrat de construction du CDP. Avec la collaboration des clients occupants et d’une firme d’ingénierie spécialisée dans le secteur pharmaceutique, on aurait identifié et invité quatre entrepreneurs à soumissionner, dont Bugère Construction de Saint-Hyacinthe.« Nous n’avons pas été en mesure de retenir les services de la firme maskoutaine, car son offre était substantiellement plus élevée que le plus bas tarif offert. »D’où le choix de la firme BTL Construction de Montréal. Dans une mise au point jointe au même courriel, Mario De Tilly assure que toutes les vérifications diligentes ont été faites sur l’entrepreneur choisi et qu’il est parfaitement en règle. Il présente même une lettre de BTL Construction attestant qu’elle n’a pas été déclarée coupable d’infractions criminelles au cours des cinq dernières années.Il faut en effet remonter jusqu’en 2004 pour retrouver la trace des démêlés du principal dirigeant de BTL Construction, Luis Vitorino, avec la justice. À ce moment, il avait été reconnu coupable de corruption et de complot, avant de recevoir une absolution conditionnelle à un don de 25 000 $. M. De Tilly a dit au COURRIER la semaine dernière qu’il ignorait tout de cette affaire.Concernant le mandat octroyé à BTL Construction, le directeur de la CIté précise que le contrat donné à BTL Construction n’est que pour la coordination du chantier et est de 400 000 $, soit à peine 2 % des 20 millions d’investissements qu’exige le projet.Lors de la conférence de presse lançant le projet, on parlait cependant de BTL comme de l’entrepreneur général du CDP. « D’autres appels d’offres seront réalisés pour différents aspects de la construction comme la structure, les surfaces de béton et la finition », ajoute la lettre de la Cité de la biotechnologie, en ne précisant pas la procédure qui sera appliquée pour l’octroi des autres contrats.« Toute l’information sur ce projet, y compris l’analyse et le choix des soumissionnaires a été présentée au conseil d’administration de la Cité (voir cartable remis au c.a) (…) le conseil de ville de Saint-Hyacinthe a également eu accès à l’ensemble des documents, incluant les états financiers du client », peut-on lire dans la mise au point de la Cité.La transparence de la Cité semble avoir ses limites puisque dans aucun document on ne précise le nom des quatre soumissionnaires, le montant des soumissions ou le nom des clients du CDP.

Leclerc persiste et signe

Membre du conseil d’administration de la Cité de la biotechnologie et conseiller municipal à la Ville de Saint-Hyacinthe, Alain Leclerc continue de réclamer plus de transparence à la Cité de la biotechnologie, compte tenu de ses liens étroits avec la Ville de Saint-Hyacinthe au niveau du financement et du cautionnement.

Il est cependant revenu sur une de ses déclarations de la semaine dernière, selon laquelle il n’avait pas vu le détail des quatre soumissions reçues par la Cité. « Ce n’était pas dans le fameux cartable, mais l’information nous a bel et bien été donnée, on me l’a rappelé ce matin », a-t-il confié mercredi lorsque rejoint par LE COURRIER.Il remet tout de même en cause certaines explications fournies par Mario De Tilly. « Je ne dirais pas que le conseil de ville a eu accès à tous les documents et aux états financiers du client. Le comité restreint peut-être, mais je doute que cela se soit rendu à l’ensemble du conseil. » Outre M. Leclerc, ce comité restreint aurait été formé du maire Claude Bernier (président de la Cité), de la conseillère Brigitte Sansoucy, du directeur général de la Ville, Louis Bilodeau et de Mario De Tilly.En ce qui concerne le choix des sous-traitants qui participeront à la construction du CDP, Alain Leclerc n’anticipe pas de changements dans la façon de faire de la Cité.« Je ne suis pas sûr qu’on aura un mot à dire. Qui sera invité et par qui, et à qui iront les autres contrats, ça reste un grand mystère pour moi encore aujourd’hui. »

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