24 mars 2016 - 00:00
Mauvais présage
Par: Martin Bourassa

Si le dossier du prolongement du boulevard Casavant vient de faire un pas en avant, on ne peut pas en dire autant de la subvention espérée pour financer la construction du centre de congrès municipal.

N’en déplaise aux élus maskoutains, on ­serait plutôt porté à croire qu’elle s’est ­éloignée de Saint-Hyacinthe, dans la mesure où cela est possible, gracieuseté de l’Unité ­permanente anticorruption (UPAC).

En frappant un coup d’éclat et en procédant à l’arrestation de sept personnes, dont ­l’ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau, sur qui pèse diverses accusations relatives à des histoires de complot, fraude, corruption et abus de confiance, l’UPAC a ­remis les travers libéraux au goût du jour.

Comme moi, la majorité des chroniqueurs y ont vu une suite logique de la Commission Charbonneau et une belle preuve d’indépendance de l’UPAC.

Et plusieurs se demandent maintenant s’il n’y aura pas une prochaine étape, une prise 2, celle des énormes poissons. Parmi les ­trophées possibles, deux noms reviennent souvent, soit ceux de l’ancien premier ­ministre Jean Charest et de l’argentier du PLQ sous son règne, Marc Bibeau, grand ­patron des centres d’achat Beauward et des ­Galeries St-Hyacinthe, où seront érigés notre centre de congrès et son hôtel de luxe. Si le premier ministre Couillard s’est efforcé toute la semaine de prendre ses distances envers ce qu’il a qualifié d’une « autre époque » ­aujourd’hui révolue, mais pas si lointaine, on le verrait mal autoriser prochainement une subvention pour un projet auquel est étroitement associé Marc Bibeau à Saint-Hyacinthe.

Une telle subvention pour un projet qui avantagera les affaires de M. Bibeau pourrait très certainement être interprétée par bien des observateurs comme un retour ­d’ascenseur indirect envers un ancien ­serviteur du Parti libéral.

Dans le contexte actuel, vous conviendrez que ce gouvernement n’a pas besoin de cette publicité et qu’il ne touchera pas à ça… même avec une perche de 100 pieds. La Ville de Saint-Hyacinthe a peut-être misé sur le meilleur ­partenaire pour faire lever de terre rapidement un centre de congrès et un hôtel de luxe, mais pour obtenir une ­subvention du gouvernement du Québec, elle n’aurait pu faire pire.

Faudra faire sans subvention si vous voulez notre avis.

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