20 septembre 2012 - 00:00
Métairie : une dépensedoublement ridicule
Par: Martin Bourassa
Mon opinion? Il était déjà ridicule de dépenser plus de cinq millions de dollars pour acquérir et rénover le couvent de la Métairie.

Mon opinion? Il était déjà ridicule de dépenser plus de cinq millions de dollars pour acquérir et rénover le couvent de la Métairie.

Savoir qu’on risque maintenant d’en dépenser deux fois plus est doublement ridicule. Allonger neuf ou 10 millions de dollars pour quoi? Essentiellement pour permettre au conseiller Bernard Barré de respecter un engagement. Une promesse qui va collectivement nous coûter les yeux de la tête.Difficile de croire que Bernard Barré et le maire Claude Bernier endossent sans sourciller pareille idée, eux qui pendant de longues années se sont fait les apôtres de la saine gestion et du remboursement de la dette. Parle-t-on des mêmes hommes?Bien entendu, on dira que ce projet permettra de déménager des organismes qui seront délogés du centre culturel, puis une poignée d’autres qui peinent à se loger.Mais à quel prix? Au gros prix! Depuis quand la Ville de Saint-Hyacinthe est-elle devenue la mamelle locative de tout ce qui bouge dans le milieu communautaire?Pour justifier une dépense aussi absurde, ceux qui défendent le projet affirment qu’il a été victime de son succès, de sa popularité. Que jamais la Ville n’aurait cru qu’il y aurait autant d’organismes intéressés à se précipiter à la Métairie.On parle essentiellement de chorales ou de troupes de danse ou de musique, ou encore d’organismes qui jusqu’à présent se suffisaient à eux-mêmes, dans le sens où ils n’avaient pas de véritables locaux exclusifs. Sans porter de jugement de valeur, des organismes comme Visit’Art ou le club d’astronomie ont-ils vraiment besoin d’avoir une place à la Métairie? Même chose pour les chorales. Il me semble que la Ville de Saint-Hyacinthe ne manque pas tant d’églises ou de salles communautaires sous-utilisées pour satisfaire tout le monde. Parlant d’église, la Ville de Saint-Hyacinthe aurait pu pour beaucoup moins cher mettre la main sur l’église Christ-Roi et son presbytère.Elle aurait certainement pu trouver moyen d’y accommoder à peu de frais deux ou trois chorales et une ou deux troupes de danse. On aurait pu ensuite reloger la Maison des jeunes dans le presbytère voisin et régler à prix d’aubaine plusieurs dossiers.Sans parler du centre communautaire Douville qui, une fois construit, pourra sans doute lui aussi répondre à un ou deux besoins communautaires.Mais non, la Ville a choisi l’option la plus coûteuse, la plus risquée.Celle de la Métairie à Bernard. Une Métairie où l’on fera cohabiter tout le monde.Pour s’assurer d’une saine cohabitation, on devrait du même souffle confier la gérance de la Métairie à l’organisation du Rendez-vous des papilles que l’on sortira du complexe aquatique. Voilà sans doute une façon détournée de justifier le financement annuel d’une structure permanente qui travaille essentiellement à organiser une activité limitée à un seul week-end par année, soit le prochain au cas où cela vous aurait échappé.La bonne nouvelle pour la Ville de Saint-Hyacinthe, c’est que le ridicule ne tue pas.Encore heureux, car il y aurait des élus vraiment mal en point.

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