Âgé de 78 ans, celui qui fût archevêque de Montréal de 1990 à 2012 souffrait depuis plusieurs mois de complications liées au diabète.
« La dernière fois que j’ai vu le cardinal Turcotte remonte à avant les fêtes de fin d’année et il était déjà très malade, mentionne Mgr Lapierre en entrevue au COURRIER. Sur la dernière carte de Noël qu’il m’a adressée, on voyait que sa main était tremblante. »
Jean-Claude Turcotte fût nommé cardinal par le pape Jean-Paul II en 1994. Le même souverain pontife qui nomma évêque François Lapierre en 1998.
Certaines prises de position de Mgr Turcotte détonaient face aux idées conservatrices du Vatican. Il était favorable à certaines réformes qui pourraient être entreprises comme celle touchant le célibat des prêtres.
« Si un jour c’était possible, je ne verrais aucune objection que des hommes mariés soient ordonnés prêtres », avait déclaré Mgr Turcotte lors d’une entrevue télévisée.
Figure charismatique de l’Église au Québec, Jean-Claude Turcotte ne laissait pas indifférent lors de ses déplacements à l’étranger.
« C’était une personne estimée au Québec, mais aussi à travers le monde. L’une de ses préoccupations était de parler avec les personnes les plus simples. Il avait foi non seulement en Dieu, mais aussi dans les gens », indique Mgr Lapierre.
Première rencontre
François Lapierre a rencontré pour la première fois Jean-Claude Turcotte lorsqu’il était supérieur général de la Société des missions étrangères de 1991 à 1998.
« Le cardinal Turcotte était très proche de l’Amérique latine et sensible à sa pauvreté. J’ai été en contact avec lui lorsque l’ouragan Mitch frappa le Honduras en 1998 », se souvient Mgr Lapierre.
La dernière visite du cardinal Turcotte à Saint-Hyacinthe remonte à juillet 2003 quand l’homme d’Église avait assisté aux funérailles de Mgr Louis-de-Gonzague Langevin qui fût évêque de Saint-Hyacinthe de 1979 à 1998.