18 août 2016 - 00:00
Mortalité massive de poissons à Saint-Hyacinthe
Par: Le Courrier

Monsieur David Heurtel, ministre du Développement durable de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques

Suite au désastre écologique survenu à Saint-Hyacinthe le 28 juin dernier, plusieurs citoyens maskoutains ont été choqués, bouleversés. Nous avons été ahuris d’apprendre que le très faible débit d’eau était un facteur majeur de cette catastrophe. Surtout qu’il y a deux ans, le même genre d’hécatombes s’était produit à Sainte-Brigitte-des-Saults dans des circonstances similaires. À cette occasion, vous avez d’ailleurs envoyé un avis d’infraction à la compagnie Algonquin Power (la même compagnie ontarienne gère ces deux mini centrales).

Nous avons amassé beaucoup d’informations depuis. Nous savons, par exemple, que notre Ville cherche depuis 1994 à augmenter le débit d’eau à 7m3 / sec. Mais nous sommes toujours à 2m3 / sec. La Ville a pu négocier un arrêt de turbinage du 1er juillet au 15 septembre depuis 2012, mais vous l’admettrez sans doute, cet arrêt est beaucoup trop tardif. Nous n’avons reçu que 85 mm de pluie en juin, rien pour permettre un turbinage quel qu’il soit. Pire, notre Ville compense les pertes financières d’Algonquin Power, quand nous lui demandons de reverser l’eau de sa retenue pour nos besoins.

Notre Ville s’est assurée les services de l’Organisme du Bassin Versant de la Yamaska (OBVY) dont vous avez récemment approuvé le Plan directeur de l’Eau (PDE). Nous savons aussi que vous faites une enquête indépendante sur l’événement du 28 juin dont nous aurons rapport en septembre prochain. Autant de pas vers une saine gestion de l’eau.

Vous enquêterez sans doute vous aussi sur ce débit d’eau trop souvent très faible. Nous espérons même que vous questionnerez la pertinence de cette mini centrale, compte tenu :

du débit moyen de la rivière Yamaska (les experts jugent qu’on peut profiter sans risque de ce débit pour faire de l’électricité que quatre mois par année);

de la grande fragilité de notre rivière;

de l’imprévisibilité croissante des conditions météo reliées aux changements climatiques;

des besoins croissants de notre ville en eau potable.

Enfin, est-il vraiment utile à notre Société d’État d’acheter à ces compagnies privées et à fort tarif une électricité qu’elle génère déjà en surplus?

Nous attendrons votre rapport avec impatience et nous souhaitons, bien sûr, en obtenir une copie.

Bien à vous,

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