23 janvier 2014 - 00:00
Usine de régénération des huiles usées
Ni fumées, ni cheminées assure Veolia Canada
Par: Jean-Luc Lorry
La haute direction de Veolia Canada Services Industriels est catégorique sur le sujet. L'épaisse volute blanche qui s'échappe continuellement de l'usine de régénération des huiles usées de Saint-Hyacinthe ne peut être apparentée à de la fumée.

« Ce que les gens appellent les fumées de l’usine n’existe pas. C’est de la vapeur d’eau qui s’échappe d’un évent construit en hauteur pour éviter que se crée un phénomène de brouillard au ras du sol », nous a précisé récemment Jean-Louis Receveur, président de Veolia Canada Services Industriels lors d’un entretien téléphonique.

En octobre 2010, Marc Giguère, directeur général chez Veolia Canada qui avait piloté l’implantation de ce projet industriel, nous indiquait pourtant que le recyclage d’huiles usées se ferait sans rejet dans l’atmosphère.« Le procédé de re-raffinage se fera sous-vide sans aucune émanation dans l’air. Notre centre de régénération ne comportera pas de cheminées », avait alors assuré M. Giguère.Au ministère de l’Environnement, on fait confiance aux équipements acquis par Veolia Canada pour recycler l’ensemble des huiles de moteur de la province en respectant les normes environnementales. Veolia a été autorisée en novembre 2008 par le Ministère à installer un oxydateur thermique, aussi appelé incinérateur, d’une capacité de 1250 mètres cubes de l’heure pour des gaz à une température de 90 degrés Celcius. « Ce qui est rejeté par la cheminée, c’est majoritairement de la vapeur d’eau. L’efficacité de destruction des possibles contaminants est de 99,9999 %. Quand on parle de quatre neuf après la virgule, c’est un épurateur thermique très efficace », considère Lyne Longpré, directrice régionale adjointe par intérim au ministère de l’Environnement.Pour émettre ce commentaire, Mme Longpré se réfère à des notes de calculs réalisées par la firme de génie-conseil GCM Consultants qui possède plusieurs bureaux au Canada.Ces notes de calculs datées du 29 novembre 2010 et dont LE COURRIER a obtenu copie en vertu de la loi sur l’accès aux documents des organismes publics, étaient destinées à Veolia Canada Services Industriels. L’objectif de cette analyse était de déterminer les caractéristiques des émissions de gaz de l’oxydateur thermique. Au paragraphe portant sur le taux de destruction, on peut lire « Avec un temps de résidence de 2 secondes et une température de 1093 degrés Celcius dans la chambre de combustion, le taux de destruction sera 99,9999 % ».On comprend que cette analyse fut effectuée bien avant la construction du centre de recyclage d’huiles usées. Rappelons que début octobre 2010, la direction de la filiale canadienne de Veolia indiquait en entrevue au COURRIER que les travaux de construction débuteraient le mois suivant avec une durée estimée de 18 mois. En avril 2012, le centre de régénération des huiles usées était toujours en construction. L’usine a débuté partiellement ses opérations vers la mi-août en 2013.

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