27 février 2013 - 00:00
« On a fait notre part »
Par: Martin Bourassa
Jean Corbeil, supérieur du Séminaire de Saint-Hyacinthe

Jean Corbeil, supérieur du Séminaire de Saint-Hyacinthe

Jean Corbeil, supérieur du Séminaire de Saint-Hyacinthe

Jean Corbeil, supérieur du Séminaire de Saint-Hyacinthe

« Nous aurions aimé que le Collège Antoine-Girouard (CAG) puisse poursuivre ses activités comme il l'a fait depuis 1992, mais pas à n'importe quel prix et sans avoir aucune garantie de réussite en fin de compte. »

C’est en ces termes que le chanoine Jean Corbeil, supérieur du Séminaire de Saint-Hyacinthe, a résumé l’opinion générale des membres de son conseil d’administration relativement à la fermeture prochaine du collège privé et la reprise de ses activités pas la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe.

Le chanoine Corbeil estime qu’on ne peut pas blâmer le Séminaire pour les déboires du CAG, une organisation laïque et autonome depuis plus de 20 ans déjà. « On a fait notre part, du soutien financier on en a donné, mais vient un temps où il faut se demander jusqu’où on va investir et si ce sera un gouffre sans fin. »Outre un taux de location avantageux consenti au CAG, il mentionne que le Séminaire a fait un don de 200 000 $ au collège il y a deux ans et qu’il a financé les activités de pastorale du CAG depuis 20 ans, à la hauteur de 30 000 $ par année.Le CAG traînerait aussi une dette de 2,5 M$ dans le dossier du complexe sportif.« Le Collège a fait ses frais et des profits pendant plusieurs années, mais ce n’était plus le cas et les surplus ont fondu. Le Collège ne fait plus ses frais et ce n’est pas à nous de donner des raisons ou de porter un jugement sur les choix qui ont été faits. »M. Corbeil insiste pour dire que la décision qui a été prise par la direction du Collège et non par le Séminaire ne peut être vue comme une source de soulagement.« Nous sommes peinés au Séminaire et nous ne disons pas : « bon débarras ». Mais pour notre part, il y avait beaucoup d’inquiétudes et d’incertitudes. »Le supérieur du Séminaire constate que les choses ont beaucoup changé au Collège depuis sa laïcisation, mais il se garde bien de dire que ce n’est pas pour le mieux.« C’est certain que par rapport au collège que j’ai connu quand j’étais étudiant il y avait une très grande différence, mais c’est normal, le monde a changé et évolué. »La venue de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe est une solution qui fait le bonheur de tout le monde, assure-t-il. « Tout le monde est heureux. »Dans une lettre qu’il a fait parvenir au COURRIER hier matin, il confirme que le Séminaire collaborera à la réussite du projet et continuera d’assurer son oeuvre d’éducation par la location de locaux destinés à l’enseignement.« Le Séminaire a été heureux de collaborer étroitement durant 20 ans à la survie de cette nouvelle école qu’est le Collège Antoine-Girouard, mais le temps était venu d’agir autrement. Il revenait aux seuls responsables de la Corporation du Collège de prendre une décision quant à la poursuite ou non des activités. »Il poursuit en disant que le Séminaire va poursuivre sa mission éducative avec les divers organismes et services qui habitent leur grande maison.« Cette mission éducative a été vécue durant 200 ans et elle continuera encore, mais d’une autre façon. Nous disons merci et félicitations à tous ceux et celles qui ont cru à l’enseignement privé et qui ont travaillé et donné leur vie à la grande et belle cause de l’éducation. À la Commission scolaire, nous ne pouvons que souhaiter le succès et la réussite, ainsi qu’à tous les étudiants qui passeront par le Pavillon Antoine-Girouard », conclut avec optimisme le chanoine Jean Corbeil.

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