31 octobre 2013 - 00:00
Oserez-vous me publier?
Par: Le Courrier

Je lis Le Courrier toutes les semaines et suis de plus en plus déçue des propos que j’y lis. Je réfléchis présentement à annuler l’abonnement que nous recevons à la maison.

Concernant la Charte des valeurs québécoises, il y a quelques semaines, une pleine page était consacrée à une musulmane, voilée et de dos, celle-ci étalant ses commentaires anti-charte. La page lui faisant face, étayait des propos semblables de la part de la dame du Forum 2020. Pour finir le plat, Martin Bourassa, dans son éditorial, en remettait, en disant que si les parents ayant des enfants en garderie n’étaient pas satisfaits d’avoir une éducatrice voilée, eh bien qu’ils aillent ailleurs. Quand on sait que les futurs parents doivent s’inscrire bien avant la naissance de leurs enfants pour essayer d’obtenir une place, et souvent sans succès, faute de places disponibles, il faut faire preuve d’aveuglement volontaire ou d’ignorance crasse pour tenir de tels propos. Je n’ai pas lu beaucoup de pro-charte dans ce journal, si j’en ai lu, et peut-être existe-t-il un bâillon, afin de donner plus de pouvoir aux commentaires écrits par le personnel véhiculant surtout des préjugés et leurs opinions personnelles.Le Pissenlit, la semaine dernière, je l’aurais attribué au caricaturiste, narguant la députée Marie-Claude Morin, qui avait divulgué les raisons de son absence-maladie, ceci avec beaucoup de courage, tandis que les autres candidats affichaient leur signe du zodiaque. Quel manque de respect, quand on sait tous les stigmates accolés aux personnes souffrantes et tous les préjugés véhiculés encore dans notre société sur la maladie mentale. Ceci dit, personne n’est à l’abri, quand on sait qu’une personne sur quatre ou cinq aura besoin de soins en santé mentale au cours de sa vie. Le journal pourrait faire oeuvre utile en essayant du moins d’informer les lecteurs sur la santé mentale et de ne pas alimenter les préjugés. Même chose pour la campagne de Jeannot Caron, où l’éditorialiste accolait une mention peu flatteuse sur certaines de ses pancartes plus créatives. Je conçois que le but d’un journal local n’est pas d’éduquer, mais de faire des profits. Mais je crois qu’en tant que lecteur intelligent, nous avons droit au respect, à des opinions éclairées, diversifiées et non à une concentration d’opinions, parfois cyniques ou méchantes, reflétant, j’ose espérer, qu’elles ne sont pas le reflet des opinions de la direction.

Elisabeth HarrisonSaint-HyacintheNDLR : Oui, nous avons osé publier votre lettre. Pour votre information, sachez que le but premier d’un journal comme LE COURRIER n’est pas d’éduquer ni de faire des profits, mais d’informer. Et le job d’un éditorialiste est de donner son opinion.

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