26 septembre 2019 - 14:56
Parti vert : l’enjeu, mieux communiquer ses idées
Par: Olivier Dénommée
Le chef adjoint du Parti vert du Canada, Daniel Green, est accompagné de la candidate dans Saint-Hyacinthe-Bagot, Sabrina Huet-Côté. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le chef adjoint du Parti vert du Canada, Daniel Green, est accompagné de la candidate dans Saint-Hyacinthe-Bagot, Sabrina Huet-Côté. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Dans une campagne électorale où tous les partis politiques multiplient les promesses, le « discours politique » du Parti vert du Canada (PVC) doit « être très clair », croit le chef adjoint du parti, Daniel Green, de passage à Saint-Hyacinthe-Bagot avec la candidate locale, Sabrina Huet-Côté.

M. Green n’a que de bons mots pour sa candidate, qu’il voit comme « une jeune femme dynamique et mature ». « Si le PVC est davantage pris au sérieux cette année, c’est grâce à la qualité de nos candidats, des gens de tous les horizons. Au Québec en particulier, on a probablement la brochette de candidats la plus diversifiée », soutient-il.

Daniel Green admet toutefois que le PVC a fait quelques erreurs, dont la plus récente est un « scandale » lié à une image photoshopée de la cheffe Elizabeth May où on a ajouté une paille en métal dans un verre. « Si tu modifies une image, assure-toi que les gens le comprennent, sinon excuse-toi. C’est ce qu’on a fait », commente celui qui a aussi déjà utilisé Photoshop en campagne, mais dans un but humoristique assumé.

Pétrole : position précisée

Un autre point qui a fait mal aux Verts au cours des derniers mois est le fait que plusieurs médias ont relayé l’information – inexacte, assure-t-on – que Mme May s’était montrée en faveur de l’utilisation des sables bitumineux de l’Alberta pour cesser l’importation de pétrole. « Ce qu’on dit, c’est que pendant la période de transition, on ne va pas abandonner les travailleurs du milieu des sables bitumineux, mais ça a été interprété comme si on était en faveur de ce pétrole », note Daniel Green. Au contraire, il souhaite que le pétrole acheminé au Québec le soit du gisement Hibernia, dans les eaux de Terre-Neuve. « De plus, ses réserves seront épuisées dans 10 ans, ce qui est la durée que l’on s’est donnée pour réaliser notre transition pour nous sortir du pétrole. » M. Green convient que le message s’est mal rendu à la population.

Il ajoute que le parti s’est récemment positionné contre le projet de gazoduc GNL Québec et qu’il défend la revendication de Québec d’avoir une déclaration d’impôt unique gérée par le provincial, proposant de créer le « Centre de traque de l’évasion fiscale » au Québec pour éviter des pertes d’emploi de qualité. D’autres positions défendues par le PVC incluent une meilleure sécurité ferroviaire et un projet de train haute fréquence sur l’axe Québec-Toronto.

Les riverains cobayes

Questionné sur un reportage inquiétant publié dans La Presse ces derniers jours sur l’impact des pesticides dans la région, l’environnementaliste n’a pas été avare de commentaires. « Le fédéral permet l’utilisation de pesticides sans les évaluer et prend les études – souvent biaisées – des compagnies pour arriver à ses conclusions. » Il déplore que le gouvernement ait abandonné son expertise lui permettant de vérifier lui-même la dangerosité des pesticides. « On fait une vaste expérience toxicologique sur les agriculteurs et les riverains », s’inquiète-t-il, souhaitant que le fédéral prenne ses responsabilités sur ce dossier.

Vague verte?

Les candidats du PVC s’avouent optimistes de voir naître une « petite vague verte » au Canada pendant les élections. Daniel Green espère voir « une demi-douzaine » d’élus verts au Québec le 21 octobre. « Et Saint-Hyacinthe-Bagot devrait collaborer à l’émergence d’une vague verte, d’autant plus qu’on a le meilleur programme pour les agriculteurs », estime Sabrina Huet-Côté.

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