13 septembre 2018 - 00:00
Partisanerie, quand tu nous tiens!
Par: Le Courrier

Le Courrier de Saint-Hyacinthe, dans sa section Forum, a récemment publié deux textes de Mme Sansoucy. Le 30 août, « La gestion de l’offre et le NPD » et le 6 septembre, « Les libéraux tentent de sauver les meubles ». Ces textes sont, à mon avis, teintés d’une partisanerie qui évacue toute possibilité d’analyse objective des gestes posés par le gouvernement fédéral actuel.


Sans me targuer de détenir la vérité absolue sur des enjeux complexes comme le sont la gestion de l’offre et l’assurance-emploi, je vous propose de challenger les propos de notre députée à l’aide de ceux d’acteurs de premier plan, et non partisans, en ces domaines.

Dans le texte du 30 août portant sur la gestion de l’offre, Mme Sansoucy mentionne : « Au NPD, nous jugeons l’inaction du gouvernement libéral pour nos agriculteurs et la gestion de l’offre non seulement incompréhensible, mais aussi inacceptable. »

Comparons cette appréciation à celle de M. Marcel Groleau, président de l’UPA, lors d’une entrevue au Téléjournal de Radio-Canada (18 h 30) le 31 août.

Radio-Canada : « Vous faites confiance à Mme Freeland? »

M. Groleau : « Oui, je pense qu’elle a fait un travail remarquable depuis qu’elle est responsable de cette négociation-là. Elle est capable de s’imposer, elle le fait en douceur, mais elle le fait fermement. Oui, j’ai confiance en Mme Freeland. »

Radio-Canada : « Sentez-vous qu’elle est en contrôle? »

M. Groleau : « Elle connaît très, très bien tous ses dossiers et elle est très respectée. Alors oui, je suis content que ce soit elle qui est là. »

En ce qui concerne le texte du 6 septembre portant sur le projet pilote de l’assurance-emploi concernant les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière, Mme Sansoucy ne voit que l’arbre derrière lequel se trouve la forêt : « Depuis trop longtemps, le NPD, les groupes de chômeurs et les syndicats tentent de convaincre ce gouvernement de la nécessité d’effectuer une refonte en profondeur du régime d’assurance-emploi. »

Plus loin, Niki Ashton, porte-parole du NPD en matière d’emploi est citée : « Les gouvernements conservateurs et libéraux successifs ont saccagé le programme d’assurance-emploi, au point où moins de la moitié des chercheurs d’emplois sont éligibles au programme. »

Voyons maintenant quelle est l’appréciation de Pierre Céré, coordonnateur du Comité Chômage de Montréal, quant aux actions du gouvernement actuel (Pour un programme d’assurance-emploi 2.0, LaPresse+, section DÉBATS, 9 décembre 2017) : « Lors des élections de 2015, vous avez, Monsieur le Premier Ministre Trudeau, mis de l’avant des propositions visant à améliorer ce programme. À la surprise de plusieurs, vous avez réalisé l’ensemble de ces engagements, non seulement ceux visant à corriger l’héritage Harper, mais aussi en attaquant certaines mesures ancrées depuis bien plus longtemps : abolition du critère d’admissibilité discriminatoire pour les “nouveaux arrivants” (fixé à 910 heures) et réduction du délai de carence de deux à une semaine. Tout cela est à votre honneur. Mais il ne faut pas s’arrêter là. »

Viennent ensuite des suggestions de modifications légitimes au programme actuel. Le projet pilote répond à une de celles-là : le « trou noir » si cher à notre députée. Nulle part dans son texte, M. Céré ne parle de limiter les pertes ou de préserver l’essentiel; bien au contraire.

En ces temps de pénurie de la main-d’œuvre, j’ose espérer que ces mises au point aideront vos lecteurs à se faire une tête exempte de partisanerie. Aussi, je laisserai aux chroniqueurs et analystes le choix du parti politique qui, à un an du prochain scrutin, tente de sauver les meubles au Québec. 

image