22 juin 2017 - 00:00
Pas de référendum le 9 juillet
Par: Benoit Lapierre
Pas de référendum le 9 juillet

Pas de référendum le 9 juillet

Pas de référendum le 9 juillet

Pas de référendum le 9 juillet

Le retrait du projet de règlement de zonage nécessaire à l’agrandissement du statonnement Centre-ville n’empêchera pas la démolition prochaine d’au moins deux des trois bâtiments résidentiels acquis par la Ville le long de Maguerite-Bourgeoys.  Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le retrait du projet de règlement de zonage nécessaire à l’agrandissement du statonnement Centre-ville n’empêchera pas la démolition prochaine d’au moins deux des trois bâtiments résidentiels acquis par la Ville le long de Maguerite-Bourgeoys. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le conseil municipal vient de stopper net le processus de modification de zonage nécessaire à l’agrandissement du stationnement Centre-ville (Jean-Coutu), à même l’espace occupé par les trois immeubles résidentiels dont elle a fait l’acquisition le long de la rue Marguerite-Bourgeoys. 


À leur séance publique de lundi, les élus ont pris la décision de retirer le projet de règlement de zonage contesté, ce qui annule automatiquement le scrutin référendaire qui devait avoir lieu le 9 juillet à l’intention des citoyens des zones concernées.

L’entrée en vigueur de ce règlement avait été bloquée le 12 avril par les 44 citoyens – trois de plus qu’il n’en fallait – qui s’étaient rendus à l’hôtel de ville ce jour-là pour signer le registre et forcer la tenue d’un référendum. La procédure d’approbation référendaire avait été enclenchée à la mi-mars par 16 citoyens – il en fallait au moins 12 – qui avaient déposé à temps une requête à cet effet.

La décision du conseil fait en sorte que toute cette démarche s’est avérée inutile. Il fautmaintenant s’attendre à ce que la Ville revienne à la charge, d’une manière ou d’une autre. Elle pourrait y aller d’une autre tentative de changement de zonage, après la démolition des trois bâtiments et des 11 logements qui l’empêchent d’ajouter 52 cases au stationnement Centre-ville, lequel en compte actuellement 328. Elle pourrait aussi se prévaloir des dispositions de la loi 122, adoptée à Québec vendredi dernier, en ce qui a trait à la désignation de « zones de requalification » dans lesquelles les modifications règlementaires ne nécessiteraient pas le consentement des citoyens. 

Mais le maire Claude Corbeil et le directeur général, Louis Bilodeau, ne se sont pas exprimés très clairement sur le sujet.« Nous n’avons encore reçu aucune information par rapport à ça. Il y a tellement eu de modifications à ce projet de loi, par ailleurs très important », a commenté Louis Bilodeau, après la séance. « Nos décisions n’ont pas été prises par rapport à ça », a ajouté le maire Corbeil. Quoiqu’il en soit, la Ville veut agir avant le démarrage du projet Réseau Sélection, puisqu’il entraînera la perte de 188 cases de stationnement public près du Centre des arts Juliette-Lassonde.

M. Bilodeau a confirmé que la Ville allait d’abord éliminer les deux édifices dont tous les logements seront vacants le 1erjuillet. Dans le cas du troisième, celui situé à l’angle de la rue Marguerite-Bourgeoys et de l’avenue Mondor, il a précisé quela Ville allait attendre que la Régie du logement se prononce sur la requête déposée par une locataire qui conteste l’avis d’éviction (voir autre texte). « On veut agir rapidement, mais on ne précipitera pas les choses. Pour l’heure, le feu n’est pas pris. » 

Opposition

Lundi soir, les élus ont encore reçu la visite de citoyens qui sont convaincus que la Ville fait fausse route en facilitant l’implantation d’une tour d’habitation de 15 étages au centre-ville.

« Je n’arrive pas encore à y croire. En quoi Réseau Sélection sera-t-il un moteur de développement? Je suis insulté par le congé de taxes qui leur a été accordé. Ces gens-là ne vont pas s’installer à Saint-Hyacinthe et ils ne vont pas voter pour vous. Ceux qui habitent le centre-ville ont voté pour vous et ils paient des taxes ici », a d’abord soulevé Simon Drapeau.

Louis Bilodeau lui a répondu que le programme de crédit de taxes sur les investissements de 5 000 $ et plus existe depuis longtemps, avec exemption de cinq ans au centre-ville, et detrois ans ailleurs.

« La question, c’était : est-ce qu’il faut l’abolir (le programme) juste avant l’arrivée de Réseau Sélection? », a-t-il expliqué.

Jacques Tétreault, du CCPEM, a soutenu quant à lui que ce projet immobilier, qu’il perçoit comme « un immense calorifère de 15 étages » dans l’atmosphère du centre-ville, ne cadre pas avec la politique environnementale adoptée par la Ville en 2010. Le directeur général Bilodeau a reconnu que la politique environnementale n’avait pas servi à l’analyse du projet Réseau Sélection, mais que Saint-Hyacinthe n’en était pas moins perçue au Québec comme un exemple à suivre dans le domaine environnemental.

Suzanne Viens a demandé, quant à elle, un report du projet de quelques mois, le temps que la Santé publique en étudie les impacts, tandis que Jeannot Caron a dit ne pas comprendre l’empressement de la Ville à l’égard de ce projet. « Le terrain sera encore là l’année prochaine », a-t-il signalé.

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