27 Décembre 2018 - 11:15
Entre les lignes
Passer le chapeau?
Par: Le Courrier
J’ai été surpris quand j’ai appris que la Ville de Saint-Hyacinthe entendait solliciter l’aide du milieu maskoutain, par l’entremise de la Fondation de la Médiathèque, pour la réalisation de sa nouvelle bibliothèque de 25 M$. Pas vous?

En tout cas, la Médiathèque aussi a semblé prise de court puisqu’elle n’a pas accepté ce mandat sur le champ ni dans un élan d’enthousiasme. Elle finira par accepter sans aucun doute, mais elle a demandé d’être rassurée en ce qui concerne l’utilité du 2 M$ qu’on tentera de trouver auprès des philanthropes maskoutains. Elle souhaite que cet argent serve à bonifier le projet et non à compléter le montage financier, comme si une bibliothèque de 25 M$ avait nécessairement besoin d’être bonifiée davantage.

J’ai quand même un malaise de savoir qu’on passera le chapeau pour la bibliothèque. Oui, on l’a fait avec un succès éclatant pour le Centre des arts, j’en conviens, mais pourquoi le mot culturel doit-il rimer automatiquement avec collecte populaire?

A-t-on demandé au milieu sportif ou autre de contribuer à la construction du centre aquatique de 23 M$? A-t-on demandé au milieu des affaires ou autre de mettre la main dans sa poche pour le centre de congrès de 38 M$? La dernière fois que la Ville a passé le chapeau dans le milieu des affaires pour un projet soi-disant majeur dans la communauté, ce fut pour le fiasco de la campagne image de marque, une initiative du maire Claude Corbeil qui a été rapidement enterrée et oubliée depuis. On me dit qu’il y a souvent quelques philanthropes intéressés par des projets culturels d’envergure, mais pour des contributions de 300 000 $ de la famille Lassonde par exemple, il faudra une majorité de petits dons de 100 $, 1000 $ ou 5000 $ de particuliers ou de PME. C’est potentiellement autant d’argent qui n’ira pas à la Fondation de l’Hôtel-Dieu, à la Moisson maskoutaine, à la Société canadienne du cancer, etc. Celui ou celle qui reprendra les chaussures portées par feu André H. Gagnon lors de la collecte populaire du Centre des arts aura tout un mandat sur les bras avec la bibliothèque. Il devra être convaincu et ô combien convaincant.

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