11 février 2016 - 00:00
Pendant ce temps à Drummondville…
Par: Martin Bourassa

Pendant que l’harmonie et le consensus règnent du côté de Saint-Hyacinthe à propos du centre de congrès en devenir, le diable est aux vaches à ­Drummondville au terme de l’an un du nouveau centre de foires.

C’est ce que nous apprenait récemment un intéressant reportage du journal Les ­Affaires. Les hôteliers et la Société de ­développement économique de ­Drummondville (SDED), gestionnaire du centre de foire, sont à couteaux tirés. Les premiers dénoncent la concurrence ­déloyale d’un établissement financé par des fonds publics. Une mise en demeure a même été adressée à la SDED par les propriétaires du Best Western ­Universel portant entre autres sur une perte de revenus. Les établissements hôteliers drummondvillois reprochent au centre de foires d’accaparer toutes les ­réunions, petites et grandes. Selon les chiffres rendus publics par la SDED, un ­total de 167 événements ont eu lieu au centre de foires jusqu’ici.

À peine 40 % ont occupé plus de 10 000 pieds carrés de plancher. Le 60 % restant a loué une superficie inférieure à 5000 pieds carrés, dont le quart ont eu besoin de moins de 1000 pieds carrés. C’est de la très petite foire ça. On se dit que les ­relations n’iront pas en s’améliorant à Drummondville avec l’ouverture ­prochaine de l’hôtel Times de 21 M$, à proximité du centre de foires. On se ­cannibalisera à qui mieux mieux.

Risque-t-on d’assister au même phénomène à Saint-Hyacinthe quand le centre de congrès ouvrira à l’automne 2017? Pas ­vraiment. Il faut dire que l’activité congrès se résume à peu de choses depuis la fermeture de l’Hôtel des Seigneurs. Il n’y a pas de salles de réunion de grandes dimensions chez les autres hôteliers maskoutains.

Au niveau des congrès et des foires, le nouveau centre pourrait jouer davantage dans les plates-bandes de la société ­d’agriculture, mais on avance que les deux organisations seront davantage orientées vers la coopération et la complémentarité.

Chez nous, c’est du côté des activités ­hôtelières que la confrontation sera plus forte avec l’ouverture d’un nouvel hôtel de luxe de 200 chambres. Par le passé, la ­vétusté de l’ancien Hôtel des Seigneurs ­envoyait souvent la clientèle chez la ­concurrence. Ce ne sera plus le cas avec un hôtel flambant neuf. Chaque hôtelier ­maskoutain devra donc trouver sa propre niche et cibler une clientèle particulière. Comme de raison, les critères du prix à la nuitée et de la qualité du service feront foi de tout.

Pour assurer l’harmonie, il faudra ­surtout que le centre de congrès remplisse ses promesses et soit aussi attrayant que prévu. Déjà, la Ville de Saint-Hyacinthe a mis la barre haute en ciblant plus de 100 événements d’envergure et 75 000 congressistes par an dans un avenir rapproché. Le terme « d’envergure » laisse place à bien des interprétations. Espérons que ce sera des événements regroupant un maximum de nuitées et de congressistes, car une cadence de 100 événements ­implique un événement majeur aux trois ou quatre jours. C’est certes ambitieux.

Hâte quand même de voir la réaction du côté de Drummondville à partir de ­l’automne 2017. Souhaitons qu’ils nous envoient des tas de mises en demeure…

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