22 décembre 2016 - 00:00
Votez Bougon 
Petite déception
Par: Sarah Daoust Braun
Crédits : Entract Films

Crédits : Entract Films

Crédits : Entract Films

Crédits : Entract Films

Près de 10 ans après la fin de l’irrévérencieuse télésérie, les Bougon font leur grand retour, mais cette fois au cinéma. Malgré la plume aguerrie de François Avard et de Jean-François Mercier, auxquels se greffe Louis Morissette, Votez Bougon est un film beaucoup moins marquant que l’œuvre originale. 


On retrouve les plus célèbres prestataires d’aide sociale quelques mois après la fin du dernier épisode, diffusé en 2006, où Dolorès (Hélène Bourgeois-Leclerc) avait accouché d’un garçon. Le père Paul (Rémy Girard) est invité à un débat télévisé et enflamme les réseaux sociaux après avoir critiqué le député Gratien Therrien (Patrice Coquereau) et la corruption généralisée du milieu politique.

Inspirés par ce passage remarqué à la télé, le clan décide alors de se lancer en politique et fonde le PEN (Parti de l’Écœurement National). L’intérêt initial est bien entendu de réussir à faire le plus d’argent possible en vendant des cartes de membre et en récoltant des dons. Finalement, le PEN prend peu à peu de l’ampleur et Paul, aidé par le milieu politique et des affaires, est nommé premier ministre du Québec. 

Cette ascension au pouvoir se fera au détriment de sa femme Rita (Louison Danis), délaissée par ce dernier, qui rencontrera le beau Chico lors d’un voyage à Cuba avec sa sœur. 

Votez Bougon est certainement l’un des films québécois les plus attendus de l’année. Avec autant d’attentes imposées au long-métrage, difficile de ne pas ressortir du visionnement un peu déçue. Les textes du trio Avard-Mercier-Morissette sont certes comiques (la vulgarité est toujours au rendez-vous), cyniques et cruellement actuels (la corruption des mœurs politiques, avec les vestiges de la commission Charbonneau, n’est pas un sujet prêt à s’éteindre). Cependant, la satire, à la limite de l’absurde, manque au final de profondeur, les nombreuses blagues faciles et grossières saupoudrées ici et là n’aidant pas. Le tout est porté par la réalisation de Jean-François Pouliot (Les 3 p’tits cochons 2, La Guerre des tuques 3D) qui met en scène de façon plutôt anonyme la fameuse famille de magouilleurs. 

Du côté de l’interprétation, l’ensemble de la distribution semble du moins renouer avec bonheur avec ces personnages anticonformistes, en marge de la société, mais qui restent unis par l’amour et la solidarité. Louison Danis, dans la peau de Rita, se démarque particulièrement. Elle offre l’un des rares moments d’émotion dans un récit qui reste somme toute en surface doublé en plus de quelques longueurs. 

Votez Bougon aura tout de même permis aux nostalgiques de la série télévisée Les Bougon, c’est aussi ça la vie! de retrouver pour un temps leurs « maniganceurs » préférés.

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