4 octobre 2012 - 00:00
Poker politique?
Par: Pierre Bornais
Les « 100 jours de grâce » accordés au nouveau gouvernement n’auront pas été nécessaires pour Mme Marois et ses collègues.

Les « 100 jours de grâce » accordés au nouveau gouvernement n’auront pas été nécessaires pour Mme Marois et ses collègues.

Sous le prétexte fort louable d’une urgence à appliquer le programme, et pour montrer (?) que ce n’étaient pas des paroles en l’air, le gouvernement péquiste n’a pas tardé à énoncer ses intentions sur plusieurs sujets majeurs. Abolition de la Loi 12, suppression des hausses de scolarité et maintien des nouveaux avantages envisagés, abolition de la taxe santé, fermeture de Gentilly 2, nouveaux niveaux de taxation (avec rétroactivité). Sans oublier le Plan Nord, les gaz de schiste et le réaménagement des budgets des transports. Certaines de ces mesures sont plus idéologiques qu’autre chose; mais d’autres coûteront des millions, pour ne pas dire des milliards de dollars. Pour du changement, en voilà peut-être plus que le client en demande! Le point faible dans toute cette démarche est sans doute le fait que cela s’est produit avant de connaître la situation financière du Québec. Ordinairement, c’est après avoir pris connaissance de cette réalité que les gouvernements antérieurs ont modifié ou modéré leurs ambitions. La faute étant attribuée au mauvais état des finances publiques. Et, par le fait même au gouvernement précédent. Les résultats du 4 septembre ont mis en place un gouvernement minoritaire, mais Mme Marois et ses collègues se comportent comme si la population lui avait confié un mandat majoritaire. Avec un tiers des votes exprimés, on devrait peut-être se garder une petite gêne quand on parle de légitimité. Et ne pas profiter outre mesure du désarroi des libéraux ou de l’inexpérience des caquistes pour lancer le bouchon trop loin. Au poker, le bluff peut faire partie d’une stratégie pour dominer ses adversaires, mais en politique, le statut de minoritaire pourrait ne durer qu’un temps. -30-

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