18 août 2011 - 00:00
Pourquoi le consommateur est-il au cœurde la future politique bioalimentaire?
Par: Martin Bourassa

Au cours des prochaines semaines, Le Courrier de Saint-Hyacinthe vous présente une série d’articles produits par le MAPAQ sur les orientations proposées par le livre vert pour une politique bioalimentaire. Ce projet de politique, une proposition du gouvernement qui fera l’objet de consultations par la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN), propose un virage majeur et une vision mobilisatrice : il place le produit, donc le consommateur, au centre de toutes les actions à venir.

Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. Pierre Corbeil, a récemment déposé le livre vert pour une politique bioalimentaire. Ce secteur, qui inclut l’agriculture, les pêcheries, la transformation alimentaire et l’alimentation, est stratégique pour le Québec : il se prépare près de 24 millions de repas par jour grâce au secteur bioalimentaire qui emploie 475 000 Québécois.

Le livre vert est un document d’orientation, une proposition du gouvernement soumise à l’examen de l’Assemblée nationale. Il s’inscrit dans la foulée du rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois et a été préparé après plusieurs consultations avec le milieu. Ce projet place le produit au cœur de la future politique bioalimentaire. Il a donc été bâti autour des besoins du consommateur d’ici et d’ailleurs. Essentiellement, il vise à orienter l’industrie bioalimentaire pour que les produits disponibles répondent à leurs besoins et leurs attentes : qu’ils respectent l’environnement, soient bons pour la santé et favorisent le développement économique du Québec. Pour y parvenir, trois orientations ont été retenues : distinguer les produits alimentaires québécois, renforcer la capacité concurrentielle des entreprises bioalimentaires québécoises et valoriser l’environnement et le territoire. Il faut saisir toutes les occasions du marché à partir des besoins du consommateur, puis produire en conséquence. Ce nouvel « angle d’attaque » est incontournable pour favoriser le développement et la prospérité de l’industrie bioalimentaire ainsi que la création de richesse au profit de toutes les régions du Québec.Par le passé, l’accent a généralement été mis à présenter une offre de produits dans l’espoir que la demande soit au rendez-vous. Aujourd’hui, l’ouverture des marchés, l’augmentation de la concurrence et une demande des consommateurs de plus en plus segmentée nous amènent à rectifier le tir afin de mieux prendre en compte la nouvelle réalité. Il faut souligner, concernant les exigences plus grandes des marchés, que celles-ci proviennent justement des consommateurs, de leurs attentes. Parmi celles-ci, mentionnons une production agricole plus respectueuse de l’environnement, la demande pour des aliments sains répondant aux impératifs de la vie contemporaine ainsi qu’une contribution plus importante de l’industrie bioalimentaire à la vitalité des régions et à l’essor économique du Québec. En offrant au consommateur ce qu’il souhaite, l’industrie se donne plus de chance d’atteindre la rentabilité et de prospérer. Cette vision entraînera, bien sûr, comme l’indique le livre vert, des changements importants pour qu’elle puisse s’épanouir concrètement. À la base, il importe évidemment de travailler à définir les produits en fonction de la demande, selon les signaux du marché. Ce changement de paradigme – mettre la satisfaction du consommateur au cœur de la future politique bioalimentaire – aura comme résultat global de contribuer à créer un environnement d’affaires où l’industrie sera en mesure de répondre le plus rapidement et le plus efficacement possible aux besoins du consommateur.En définitive, tout le monde sera gagnant : le consommateur, qui obtiendra les produits correspondant à ses exigences; les communautés rurales, où les agriculteurs et les pêcheurs offriront des denrées de qualité adaptées à la demande avec des chances accrues de les vendre à juste prix; l’industrie de la transformation, qui valorisera plus facilement ses produits; et le Québec, qui jouira d’un secteur bioalimentaire en santé.

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