13 septembre 2018 - 00:00
Premier débat à l’UPA pour les candidats
Par: Jean-Luc Lorry
Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

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Les quatre candidats aux prochaines élections dans le comté de Saint-Hyacinthe ont participé mardi soir à un premier débat où il a été principalement question d’agriculture puisque celui-ci se tenait dans les locaux de la Fédération de l’UPA de la Montérégie à Saint-Hyacinthe.


Au terme des trois heures prévues pour cet exercice organisé par l’important syndicat agricole, incluant une période de questions, on a été à même de constater que le niveau de connaissance des enjeux en matière d’agriculture était loin d’être égal entre les candidats.

La candidate de Québec solidaire, Marijo Demers, et son adversaire péquiste Daniel Breton maîtrisaient la plupart des sujets abordés au cours du débat. La députée sortante, Chantal Soucy, qui s’est présentée comme une alliée du milieu agricole local, a consulté souvent ses notes. Quant à la candidate du Parti libéral du Québec, Annie Pelletier, elle a éludé à plusieurs reprises les questions en raison de sa méconnaissance du secteur. Par contre, Mme Pelletier s’est engagée, en cas de victoire le 1er octobre, à érocher pendant une journée la terre d’un agriculteur.

« Quelle que soit la personne qui sera élue. Celle-ci sera à votre écoute puisque nous ne sommes pas des spécialistes », a reconnu d’emblée Daniel Breton. Le candidat du Parti québécois a fait valoir son expérience d’ancien ministre de l’Environnement sous le gouvernement de Pauline Marois. M. Breton a occupé ce poste de septembre à novembre 2012.

Taxation des terres agricoles, protection des ressources, investissement dans l’agriculture,relève et salaire minimum sont les thèmes qui ont été soumis aux candidats.

Investir dans l’agriculture

Compte tenu du poids économique important que représente le milieu agricole au Québec, l’UPA souhaite que le futur gouvernement investisse davantage dans ce secteur d’activité.

Sur ce point, les demandes du syndicat sont la bonification du programme d’aide à l’investissement et une augmentation du budget de la Financière agricole du Québec.

« Il faut que la Financière agricole arrête de se considérer comme une institution financière. Son rôle n’est pas d’être une banque, mais de soutenir les agriculteurs », a considéré M. Breton.

« Au Québec, seulement un tiers des aliments dans nos assiettes provient d’ici. C’est trop peu. Il faut sauter à pieds joints dans une politique d’achat local », a souhaité Marijo Demers. Le parti mené par Manon Massé compte mettre les bouchées doubles en s’engageant à consacrer pour le milieu agricole 800 M$ sur une période de 5 ans.

La question de la gestion de l’offre qui est au cœur de négociations ardues à Washington est un sujet qui est revenu à quelques reprises durant la soirée. Les quatre candidats ont fait front commun derrière leur chef de parti pour défendre cet acquis non négociable pour le milieu agricole québécois.

Relève et valeur des terres

Lors de la période de questions, Kévin Richard, président de l’Association de la relève agricole de Saint-Hyacinthe, a demandé aux candidats comment leurs partis aideraient les jeunes de la relève agricole dans un contexte d’accroissement de la valeur des terres.

Selon des données compilées par la Financière agricole du Québec, la valeur moyenne des terres en culture en 2017 est de 37 483 $ l’hectare pour la Montérégie Ouest (14 % d’augmentation annuelle) et de 34 196 $ l’hectare pour la Montérégie Est (3 % d’augmentation annuelle).

« La CAQ compte soutenir la relève agricole grâce à la création d’un fonds de 50 M$ par année », a indiqué Chantal Soucy. Plus précisément, un gouvernement caquiste compte créer ce fonds comme levier pour augmenter les investissements privés en agriculture.

« Il faut une loi contre l’accaparement des terres. L’étalement urbain met une pression à la hausse à Laval et en Montérégie. À La Présentation [lieu de résidence de M. Breton], on a tassé des pierres tombales pour construire des maisons », a mentionné Daniel Breton.

« J’aimerais discuter de ce sujet avec vous [M. Richard] pour mieux comprendre les jeunes agriculteurs », a répondu Mme Pelletier.

À la fin du débat, les candidats avaient la possibilité d’échanger avec la vingtaine de producteurs agricoles présents à cette soirée.

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