11 avril 2013 - 00:00
Accident d’hélicoptère à Sept-Iles en 2010
Pressions opérationnelles et excédent de poids
Par: Le Courrier
Le Maskoutain Nicolas Turcotte a perdu la vie dans un accident d'hélicoptère survenu le 17 août à Sept-Îles.

Le Maskoutain Nicolas Turcotte a perdu la vie dans un accident d'hélicoptère survenu le 17 août à Sept-Îles.

Le Maskoutain Nicolas Turcotte a perdu la vie dans un accident d'hélicoptère survenu le 17 août à Sept-Îles.

Le Maskoutain Nicolas Turcotte a perdu la vie dans un accident d'hélicoptère survenu le 17 août à Sept-Îles.

Un excédent de bagages serait l’un des facteurs ayant contribué à l’accident d’hélicoptère qui a coûté la vie au pilote maskoutain Nicolas Turcotte et à ses trois passagers, le 17 août 2010, au nord de Sept-Îles.

C’est ce que conclut le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) dans son rapport d’enquête.

Selon les enquêteurs, le jeune pilote de 28 ans aurait subi des pressions le menant à risquer un décollage avec une masse potentiellement supérieure à la limite autorisée, ce qui s’est effectivement produit. Ce jour-là, le pilote de l’appareil exploité par Héli-Excel devait transporter trois employés d’Hydro-Québec de Sept-Iles au Poste Montagnais, plus au nord. Selon le BST, le pilote aurait accommodé ses passagers au matin de l’accident en transportant une grande quantité de bagages, décollant avec un excédent de poids de plus de 350 livres au-dessus de la masse maximale autorisée. Les bagages n’ont pas été pesés, rendant le calcul de la masse totale au décollage plus difficile à évaluer pour le pilote. « Les risques d’un accident augmentent lorsqu’un pilote subit des pressions opérationnelles. Par exemple, la pression exercée par les passagers qui veulent apporter un excédent de bagages pourrait inciter le transporteur et le pilote à effectuer un vol en surcharge », peut-on lire dans l’analyse de la tragédie. Le pilote avait ainsi réduit la quantité de carburant pour compenser le poids important de bagages, diminuant du même coup l’autonomie de l’appareil en cas d’imprévus pendant le vol. Cette autonomie réduite aurait pu inciter le Maskoutain à prendre un raccourci plutôt que de suivre l’itinéraire prévu avant de finalement faire demi-tour devant les mauvaises conditions météorologiques et la visibilité réduite. Le pilote aurait alors perdu le contact visuel avec le relief et ensuite la maîtrise de l’appareil, menant à l’impact avec le sol.

Des correctifs

Depuis l’accident, Héli-Excel a procédé à la construction d’une balance extérieure afin d’avoir un meilleur contrôle sur le poids réel des marchandises embarquées, apprend-on dans le rapport du BST.

Une formation au sol et en vol a aussi été mise en place afin de réduire les risques liés au vol en mauvaises conditions météorologiques. Aussi, lors de la prise de location de l’appareil, Héli-Excel essaie de mieux cerner les besoins réels du client afin de lui recommander l’hélicoptère approprié. En effet, le rapport du BST révèle que le transporteur avait convenu avec Hydro-Québec d’utiliser un appareil qui, avec 60 % de carburant à bord et aucun des bagages prévus, ne pouvait transporter quatre hommes sans dépasser la masse maximum autorisée à son décollage.En plus du jeune pilote, un monteur de tours pour le service des télécommunications d’Hydro-Québec et deux employés de Téka Construction, un fournisseur de la Société d’État, ont aussi perdu la vie dans cet accident.

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