16 février 2012 - 00:00
Centre-ville de Saint-Hyacinthe
Projet de 6,5 millions $ face au Marché public
Par: Le Courrier

Deux promoteurs de L'Île-Perrot, Joe Lanni et Marco Lanni, proposent un édifice de quatre étages et demi abritant des condos résidentiels et commerciaux pour combler le vide qu'un incendie a créé il y a dix ans juste en face du Marché public de Saint-Hyacinthe, à l'angle de l'avenue Saint-Denis et de la rue Cascades.

Évalué à 6,5 millions $, le projet d’Arona Construction, la firme que représentent MM. Lanni, a été dévoilé vendredi dernier au centre d’exposition Expression, qui occupe l’étage du Marché public. Les nombreux invités à l’événement ont donc pu contempler aussi les immenses toiles de l’exposition Hybris et Némésis, de l’artiste Dominique Gaucher.

« Un peu comme ces œuvres, ce projet fera sans doute partie des grands tableaux du centre-ville », a lancé à l’assistance le directeur général de la Corporation de développement commercial de Saint-Hyacinthe (CDC), Sylvain Gervais. Lui qui a suivi de près le dossier du terrain vacant après le feu qui a détruit l’édifice Cusson le 1er janvier 2002 s’est dit évidemment heureux de l’annonce de Joe Lanni et de son fils Marco, lesquels ont pris la relève du propriétaire précédent, Mauro Barone, en achetant son terrain au prix de 240 000 $ l’automne dernier. Mais les deux promoteurs ne mettront leur projet en chantier que si la vente des condos donne de bons résultats assez rapidement. Les plans de l’édifice comportent 24 condos aux étages, des trois et quatre pièces et demie dont la superficie varie de 770 à 1325 pieds carrés et qui seront offerts à des prix allant de 159 000 $ à 300 000 $. Quant au rez-de-chaussée, il sera occupé par deux condos commerciaux, l’un de 1900 pieds carrés et l’autre de 1960 pieds carrés. La mission de vendre tous ces espaces a été confiée à Pascal Milotte, courtier immobilier de l’agence Via Capitale Affaires. « Il n’y a pas de délai de fixé pour la vente, mais ça ne peut pas attendre un an. Tout dépendra du nombre d’offres d’achat finales d’ici juin. Si nous avons 10 condos de vendus au printemps en incluant les deux espaces commerciaux, la construction devrait démarrer », a indiqué M. Milotte.Le bâtiment de style « boomtown » a été dessiné par Julie Lussier, du bureau d’architectes Justin Viens, de Saint-Hyacinthe, à partir d’une idée du designer maskoutain Marcel McDermott. Avec sa longue corniche qui s’avance vers la rue, ses grandes baies vitrées, sa maçonnerie faite de blocs de béton, de brique d’argile, de clin de béton imitant le bois et de clin de béton gris, l’édifice proposé rencontre les critères du Programme d’implantation et d’intégration architecturale du centre-ville (PIIA). Une terrasse extérieure coiffera la partie basse de l’édifice, au troisième étage, tandis que le quatrième étage de la partie haute sera occupé par six lofts panoramiques dotés d’une mezzanine, un concept qui ajoute un demi-étage au bâtiment.Comme le site est constitué d’un granite extrêmement dur qui en rendrait l’excavation très difficile, les promoteurs ont renoncé à doter l’édifice d’un sous-sol ou d’un stationnement souterrain. Joe Lanni a expliqué que les fondations seraient coulées à même le sol et qu’un stationnement intérieur de 14 cases serait aménagé au rez-de-chaussée, à l’arrière des commerces. Les propriétaires de ces cases accéderont au stationnement par l’avenue Saint-Denis. Comme l’emplacement qu’entend exploiter Arona Construction fait face à un monument historique – le célèbre Marché public -, au coeur du centre-ville, la Ville aurait très bien pu se décider à l’acquérir et à le mettre elle-même en valeur d’une manière ou d’une autre, en y aménageant une place publique, par exemple. La conseillère municipale qui représente le district Cascades, Sylvie Adam, le reconnaît. « Nous y avions déjà pensé. Mais pour nous, c’était important qu’il y ait un investissement et des commerces à cet endroit », a-t-elle confié au COURRIER.Ayant pris quelques jours de vacances à l’extérieur du Québec, le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Bernier, n’a pu assister au dévoilement du projet. Il y était représenté par le maire suppléant, Brigitte Sansoucy, conseillère du district Saint-Sacrement.

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