25 avril 2013 - 00:00
Projet de quartier vert à Saint-Hyacinthe
Par: Le Courrier

Nous sommes deux nouveaux résidents, tous deux professeurs au cégep de Saint-Hyacinthe. Parmi les raisons qui nous ont incités à choisir Saint-Hyacinthe comme lieu de résidence, il y a le dynamisme et la conscience écologique de la ville. En effet, plusieurs projets et/ou entreprises favorisent :

– la réduction des déchets (Service municipal de bacs de compostage, Éco-centre); – l’utilisation d’énergie verte et de gestion des matières résiduelles (Usine de biométhanisation); – l’économie d’énergie (Prix canadien pour l’hôtel M-Holiday Inn Express & Suites – certification LEED1); – la gestion environnementale dans les entreprises (Cégep vert avec le niveau « excellence » et la mention spéciale « Réduction des émissions de GES »); – la diminution de la pollution de l’air (Campagne « Un moteur éteint, ça fait du bien! »); – la revitalisation et la protection d’écosystèmes (Boisé des Douze, Parc Les Salines); – la construction commerciale comportant des murs et/ou toits verts (Pavillon horticole écoresponsable de l’ITA); – la conservation de nombreux parcs et espaces verts à travers la ville; – la présence de fermes biologiques. Pourtant, cette avant-garde écologique est complètement absente dans les projets domiciliaires de la ville. Lorsque l’on consulte les devis et les plans d’implantation et d’intégration architecturale (P.I.I.A.), on se rend compte qu’il y a peu ou pas de place pour des constructions plus vertes : – exigence de toit en pente; – obligation de matériau luxueux sur plus d’un côté de la maison; – fenestration imposée sans considération pour l’orientation du soleil; – méthodes de construction traditionnelles qui créent beaucoup de déchets sur le chantier; – aucune règlementation quant au type d’isolation prônée; – aucune règlementation quant à la transplantation d’arbres matures; – machinerie imposante qui force souvent la coupe d’un bon nombre d’arbres matures sur le terrain; – favorisation de la pelouse dans l’aménagement paysager; – pollution auditive avec des mois de travaux extérieurs. C’est pourquoi nous souhaitons rallier d’autres citoyens à l’idée de développer un quartier vert à Saint-Hyacinthe. Nous entendons par là un quartier développé dans un souci de préservation de l’environnement naturel, situé près des services afin de réduire l’empreinte écologique inévitable qui vient avec le développement économique. Également, les habitations d’un tel quartier devraient être conçues pour être écoénergétiques. Il est maintenant possible de considérer de nouvelles méthodes de construction plus « vertes » : on peut utiliser des matériaux durables et transformés à proximité, prôner un type d’isolation performant, construire sans produire de déchet sur le site, favoriser la possibilité d’installation de toits verts ou de murs végétaux, protéger les arbres matures, etc. Pourquoi alors ne pas orienter la création des prochains quartiers vers cet objectif au lieu de perpétuer le même genre de développement omniprésent dans nos banlieues? Les projets domiciliaires sont le fruit d’ententes entre les promoteurs et la Ville, mais le maître d’oeuvre reste l’entrepreneur. C’est pourquoi il nous faut des entrepreneurs visionnaires, à l’avant-garde des tendances et des manières de faire en construction. Un écoquartier permet d’allier originalité et nouvelles technologies pour offrir un produit différent, un défi stimulant à relever pour les entreprises de la région. Qu’il s’agisse d’intégrer de nouvelles dispositions dans les ententes existantes ou de le prévoir dans un avenir rapproché, nous pensons que Saint-Hyacinthe devrait montrer l’exemple et être un chef de file en ce qui a trait au développement durable et à l’hébergement écologique. Le plan d’action environnemental de la Ville de Saint-Hyacinthe a d’ailleurs déjà identifié certaines actions comme étant des cibles environnementales à encourager (c.f. plan d’action environnemental 2009 – 2014) : – Conserver une position avant-gardiste par rapport aux autres municipalités du Québec; – Assurer le développement économique de la collectivité tout en protégeant les milieux naturels et agricoles existants; – Rendre la ville plus « verte »; – Faciliter l’intégration de l’efficacité énergétique dans les projets de développement; – Accueillir des projets novateurs; – Favoriser la récupération de l’eau de pluie par les résidents. Nous croyons qu’un projet d’habitation verte cadre parfaitement avec ces cibles, d’autant plus qu’en tant que technopole agroalimentaire, il serait bien d’encourager les jardins en ville en exploitant les surfaces des bâtiments, par exemple. Nous croyons également que Saint-Hyacinthe pourrait s’inspirer d’autres projets québécois comme la ville de Victoriaville et son programme incitatif pour l’habitation durable, le projet Chambéry à Blainville ou le projet Écoparc Village dans les Laurentides. Ces projets ont habituellement les caractéristiques suivantes : – bioclimatiques; – orientées pour le solaire passif; – maisons fabriquées avec des matériaux écologiques de provenance régionale; – normes les plus élevées dans le domaine de la construction domiciliaire; – conçues pour offrir, par-delà leur qualité isolante élevée, le design des espaces utiles; – évolutives, pour répondre aux besoins de nouvelles surfaces habitables; – structures conçues pour recevoir une toiture végétale. Les projets verts n’offrent pas que des avantages environnementaux, en effet, ils sont souvent la solution à différents problèmes économiques. À titre d’exemple, la politique nationale de l’eau qui vise à réduire de 20 % la quantité d’eau distribuée aux citoyens peut profiter d’un projet vert pour atteindre ces objectifs de réduction. Il faut aussi mieux gérer les eaux de ruissellement afin d’éviter d’engorger le système d’épuration, donc la gestion in situ – associée à un projet vert – peut être une piste de solutions. Les projets verts doivent donc être perçus comme étant des solutions simples à des problèmes complexes. De plus, comme plusieurs études économiques ont démontré un lien entre la valeur des propriétés et leur intégration avec la nature, un quartier vert est plutôt synonyme d’une augmentation des taxes municipales. En terminant, nous croyons qu’un projet de quartier vert devrait être un enjeu majeur dans la planification et le développement urbains, tant pour les promoteurs que nos dirigeants municipaux. Il serait un complément logique aux efforts actuels de la ville pour promouvoir un milieu de vie sain avec des parcs, des installations sportives performantes et une offre de loisirs variée. Nous vous soumettons cette idée parce que nous souhaitons participer à sa réalisation afin de demeurer à Saint-Hyacinthe dans une habitation qui respecte des valeurs environnementales. Saint-Hyacinthe est une ville dynamique à la recherche de défis et ce projet novateur lui permettrait de conserver sa position avant-gardiste par rapport aux autres municipalités du Québec. Révolutionner la planification domiciliaire devrait faire partie des priorités de la ville et des promoteurs qui ont le privilège de la développer. Pour signifier votre appui afin d’avoir un poids significatif auprès des décideurs, contactez-nous par courriel. Inscrivez votre nom et un bref commentaire. Merci!

Marc Dufour Marie-Claude Pearson ecoquartiersth@outlook.com

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