5 avril 2018 - 00:00
Quinze ans sur un comité qui a fait boule de neige
Par: Le Courrier
La région de Saint-Hyacinthe est reconnue pour ses sols argileux, mais on y retrouve aussi des terres noires précieuses, mais vulnérables face au vent et à l’eau. Une culture pérenne, le bleuet, a été préférée aux cultures annuelles traditionnelles. En plus d’aider à contrôler les mauvaises herbes, le paillis et les sentiers gazonnés protègent le sol de l’érosion.

La région de Saint-Hyacinthe est reconnue pour ses sols argileux, mais on y retrouve aussi des terres noires précieuses, mais vulnérables face au vent et à l’eau. Une culture pérenne, le bleuet, a été préférée aux cultures annuelles traditionnelles. En plus d’aider à contrôler les mauvaises herbes, le paillis et les sentiers gazonnés protègent le sol de l’érosion.

La région de Saint-Hyacinthe est reconnue pour ses sols argileux, mais on y retrouve aussi des terres noires précieuses, mais vulnérables face au vent et à l’eau. Une culture pérenne, le bleuet, a été préférée aux cultures annuelles traditionnelles. En plus d’aider à contrôler les mauvaises herbes, le paillis et les sentiers gazonnés protègent le sol de l’érosion.

La région de Saint-Hyacinthe est reconnue pour ses sols argileux, mais on y retrouve aussi des terres noires précieuses, mais vulnérables face au vent et à l’eau. Une culture pérenne, le bleuet, a été préférée aux cultures annuelles traditionnelles. En plus d’aider à contrôler les mauvaises herbes, le paillis et les sentiers gazonnés protègent le sol de l’érosion.

Quinze ans sur un comité qui a fait boule de neige

Quinze ans sur un comité qui a fait boule de neige

Quinze ans sur un comité qui a fait boule de neige

Quinze ans sur un comité qui a fait boule de neige

En collaboration avec la MRC des Maskoutains, Le Courrier présente une série d’entrevues réalisées avec 16 producteurs agricoles qui, à l’été 2016, ont participé au projet Le photographe est dans le pré. Ces producteurs étaient jumelés avec des photographes du Club Photo Saint-Hyacinthe. Par leurs images, ils devaient valoriser le travail de ces agriculteurs, sensibles à la préservation des ressources, qui ont mis en place de bonnes pratiques agroenvironnementales sur leur ferme. Les agriculteurs participants s’impliquent tous bénévolement au sein d’un comité de bassin versant de la MRC. Consultez le site Internet de la MRC pour en savoir plus sur ce projet.


Cette entrevue avec Luc Tétreault, de Saint-Valérien-de-Milton, est la treizième de la série. Il était jumelé au photographe Jean Jeannotte. 

Luc Tétreault est de la troisième génération d’agriculteurs. Son grand-père avait des vaches, des porcs et des poules, et son père s’était concentré sur la production laitière et porcine. Au fil des ans, les terres voisines ont été rachetées, puis l’agriculture s’est orientée vers la production porcine à liette au forfait et les grandes cultures.

C’est après avoir étudié à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe, en 1984, que Luc Tétreault est venu s’installer sur la ferme familiale, dont il a pris officiellement la relève en 2001.

Sur la ferme, en plus des 3 000 places en engraissement pour les porcheries, on cultive en rotation le maïs, le soya et, plus récemment, le blé a réapparu dans la rotation, depuis que les conditions sont devenues plus favorables. 

À titre de producteur agricole, quelles actions avez-vous mises en place sur vos terres pour améliorer la qualité de l’eau des fossés et ruisseaux?

« Les bandes riveraines, c’est le départ de tout pour la qualité de l’eau et on fait bien attention de montrer l’exemple aux autres. Dans notre bassin versant du Ruisseau des Aulnages, on a près de 100 % des bandes riveraines qui sont respectées. Auparavant, le ruisseau des Aulnages, on le nettoyait tous les 10 ans. Nos actions datent de plus de 13 ans et, depuis, on n’a jamais eu à le nettoyer. » 

Plusieurs agriculteurs avaient les mêmes problèmes d’érosion. Ils se sont regroupés pour former le comité de bassin versant pour appliquer des solutions comme le respect des bandes riveraines, l’aménagement d’avaloir, des sorties d’eau enrochées, l’enrochement des sorties de drain, le travail minimum du sol et le semis direct. 

En ce qui concerne le travail du sol, Luc fait depuis plusieurs années beaucoup de chisel, une herse qui laisse un maximum de résidus sur le sol à l’automne et qui réduit l’érosion, tant par l’eau que par le vent. « L’automne, si c’est sec, le chisel c’est merveilleux, mais si le sol est trop humide, la charrue a toujours sa place. » Luc Tétreault fait aussi du semis direct de blé dans ses champs de soya, laissés tels quels à l’automne.

De plus, plusieurs champs ont été microcartographiés et nivelés de façon à ce que l’eau de ruissellement sorte de façon plus égale dans le champ. 

Comment vos actions ont-elles aidé à améliorer la diversité des plantes indigènes, des oiseaux, etc. sur vos terres?

« En laissant les bandes riveraines, on a des plantes qu’on n’aurait pas habituellement sur le bord des champs. Aussi, sur une des branches du ruisseau des Aulnages qui passe sur mes terres, on a fait des haies arbustives avec quatre sortes d’arbustes qui font des petits fruits. Au printemps, il y a plein de fleurs et beaucoup d’abeilles. L’automne comme l’hiver, les oiseaux viennent se nourrir et, de la manière qu’on a placé les haies, ça fait de l’ombre au ruisseau. Maintenant, il y a plein de ménés. » 

M. Tétreault a aussi remarqué quelques nichées de canards, ce qu’il ne voyait pas avant. Quant aux levées de fossés, elles sont fauchées une fois par année, après les premières gelées, ce qui permet à la petite flore de repartir au printemps suivant en plus de contrôler la pousse des arbres. Sur les coteaux de sable, M. Tétreault a laissé deux haies naturelles qui servent de brise-vent. D’un côté, ce sont surtout des bouleaux et de l’autre, c’est de l’érable à sucre. Il y a 15 ans, avec la Fédération des producteurs de porc, il a implanté une haie brise-odeur qui sert aussi de brise-vent. Huit cents arbres ont alors été plantés. 

« Le matin, quand je m’en vais faire le train, j’entends les oiseaux chanter autour des porcheries; c’est beau, ça donne le goût de sortir dehors. Ça fait comme un genre de corridor forestier. Les petits oiseaux, je n’y connais pas grand-chose, mais je sais que, depuis qu’on a fait la haie brise-odeur, ça a créé tout un milieu pour la nature. L’automne, on peut voir des centaines d’outardes et d’oies blanches près des haies. »

M. Tétreault encourage la chasse sur ses terres parce qu’en l’absence de prédateurs, il faut un équilibre. Même chose pour les animaux à fourrure.Si on veut continuer à pouvoir chasser, il faut aménager des territoires pour la faune. Les haies de M. Tétreault y contribuent, mais il souhaiterait plus de soutien pour l’entretien de ces beaux aménagements.

Comment voyez-vous la collaboration entre les différents groupes de producteurs agricoles?

« Ça prend des agriculteurs motivés, car on rencontre toujours des irréductibles qui ne veulent rien savoir. Alors, au lieu d’envoyer quelqu’un du MAPAQ, c’est plus prometteur si un agriculteur du comité va voir le propriétaire ou le fils qui prendra la relève. La relève a un rôle important à jouer, car bien souvent, les jeunes sont plus sensibilisés à l’environnement. »

Luc Tétreault est depuis le début sur le plus ancien comité de bassin versant de la MRC, le comité du Ruisseau des Aulnages, qui vient de fêter son 15e anniversaire. Ce comité qu’il préside lui a permis d’apprendre pour ensuite faire la démonstration des bons et mauvais coups aux autres comités. Ceci apporte la motivation aux agriculteurs et permet d’éviter les erreurs. « Mais il faut plus que la motivation. Si on n’avait pas le soutien des agentes de liaison de la MRC pour continuer, le Comité de bassin versant du Ruisseau des Aulnages n’aurait pas fait boule de neige avec la création des autres comités. »

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