14 novembre 2013 - 00:00
Récits missionnaires sous forme d’abécédaire
Par: Denyse Bégin
Sur la photo, dans l'ordre habituel, soeur Monique Pion, soeur Rollande Crevier, soeur Monique Laroche et soeur Berthe Cusson.

Sur la photo, dans l'ordre habituel, soeur Monique Pion, soeur Rollande Crevier, soeur Monique Laroche et soeur Berthe Cusson.

Sur la photo, dans l'ordre habituel, soeur Monique Pion, soeur Rollande Crevier, soeur Monique Laroche et soeur Berthe Cusson.

Sur la photo, dans l'ordre habituel, soeur Monique Pion, soeur Rollande Crevier, soeur Monique Laroche et soeur Berthe Cusson.

À quatre, elles cumulent plus de 100 ans d’expériences missionnaires. Ce sont soeur Monique Laroche (Tchad), soeur Berthe Cusson (Lesotho), soeur Monique Pion (Sénégal) et soeur Rollande Crevier (Brésil). Voici quelques observations ou souvenirs présentés sous forme d’abécédaire. Les entrevues réalisées avec chacune se trouvent sur le site http://www.begin-communications.com.">www.begin-communications.com.

Animistes et musulmans étaient admis à l’école sénégalaise où se trouvaient les soeurs de Saint-Joseph, bien que ce soit un collège catholique privé.Bouleversement. Un jour, lorsque le désir lointain d’être missionnaire prend enfin forme, c’est le chaos dans la tête : « suis-je prête? », « est-ce que je serai à la hauteur? », « est-ce que cette « aventure » est véritablement pour moi? », « et si je n’y arrivais pas? Etc. » Communauté. En mission, les religieuses visaient à intégrer une nouvelle communauté pour aider, mais aussi, pour évangéliser. Debout. Qu’elles aient enseigné à Saint-Hyacinthe ou à Moundou, le souhait des religieuses était toujours de faire de leurs jeunes élèves des femmes de tête, fières d’elles et armées pour affronter leur futur. Entendre l’appel et mettre le cap vers une autre vie pour dix ans sans possibilité de revenir au pays. Cette perspective a forcé soeur Berthe à repousser constamment ses limites. Elle ne pourrait se porter mieux, à 87 ans bien sonnés! Filles. Les quatre religieuses interviewées parlent de leurs élèves comme de « leurs filles ». Elles les ont aimées comme une mère doit aimer ses enfants : sans réserve, avec coeur et avec beaucoup d’amour. Géographie. Les missionnaires apprenaient parfois l’existence d’un pays, d’une ville et d’un village lorsqu’on leur confirmait qu’elles y passeraient les prochaines années de leur vie. Hésitation. Si certaines ont hésité avant de dire oui à l’aventure missionnaire, toutes sont heureuses d’avoir osé. Immersion totale dans l’inconnu, a dit soeur Monique Laroche en racontant ses premiers moments en sol tchadien. Je, est devenu nous. Nous, c’était moi et eux, unis grâce à Dieu. La mission, en peu de mots. Kyrie (Seigneur). Quand le doute s’installait, quand la peur prenait le dessus, quand le découragement les saisissait… c’est vers lui qu’elles se tournaient. Léproserie. Au Sénégal, les soeurs de Saint-Joseph ont oeuvré auprès de lépreux pendant 22 ans. En écrivant ces mots, je repense à un récit de la Bible où Jésus guérissait un lépreux. Souvenir d’enfance. Malaria. Soeur Claudette Robert a failli mourir lors des premières semaines de mission au Tchad, dans les années 90. Soeur Monique Laroche raconte cet épisode, les yeux remplis de larmes. Non, rien de rien… Malgré la chaleur accablante au Brésil, jusqu’à 40 degrés à l’ombre (soeur Rollande); un pays, le Tchad, qui se relevait de 20 ans de guerre (soeur Monique Laroche); les tensions avec les religieuses françaises, au Sénégal (soeur Monique Pion) et deux langues à apprendre, le sésotho et l’anglais, au Lesotho (soeur Berthe Cusson), elles n’ont aucun regret. Oeuf. Soeur Berthe s’est découvert des talents de bâtisseuse, sur le terrain, au Lesotho. Parmi ses réalisations, la construction d’un poulailler, une tâche pour laquelle elle n’avait reçu aucune formation et complexifiée par le terrain montagneux où le bâtiment devait être érigé. Pénurie. Choix déchirant qu’a dû faire soeur Monique Laroche un jour au Tchad : remplir les cruches d’un citoyen venu quémander de l’eau ou assurer en priorité les besoins en eau des élèves du collège. Quel gaspillage! Retour de mission et ici, la désolation : surconsommation et gaspillage sont rois et maîtres. Revivre l’expérience missionnaire, si c’était possible? Oui, à l’unanimité. Scolarisation. Combien de jeunes filles ont-elles éduqué? Des milliers, au fil des ans. En pays pauvre, la scolarisation des filles est souvent synonyme de liberté. Tragique, la pauvreté dans laquelle est plongée une grande part de l’humanité. Une partie de leur coeur. Elles ont toutes laissé une parcelle d’elle-même dans le pays de mission. Vivre le moment présent. Apprentissage issu de l’expérience missionnaire. www Retourner au Lesotho, des années plus tard, et se connecter à Internet, même loin, très loin, en région montagneuse. XXL. Leurs bras grand ouverts, pour accueillir l’autre. Yeux fermés et tête baissée : recette infaillible de la missionnaire intrépide. Ziguinchor, en Casamance, au Sénégal. Une église est « sortie de terre et a pérennisé le travail des soeurs de Saint-Joseph », a dit Mgr Augustin Sagna.

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