23 avril 2020 - 14:10
Jardineries
Réouverture sous surveillance!
Par: Véronique Lemonde
Au départ, les jardineries ont misé essentiellement sur les produits inertes, les semences et les engrais pour commencer la saison. Dans plusieurs cas, la superficie de magasinage a été réduite et augmentera au fur et à mesure. Des vivaces et des annuelles commenceront à être plus accessibles dès ce week-end dans les jardineries de la région de Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier ©

Au départ, les jardineries ont misé essentiellement sur les produits inertes, les semences et les engrais pour commencer la saison. Dans plusieurs cas, la superficie de magasinage a été réduite et augmentera au fur et à mesure. Des vivaces et des annuelles commenceront à être plus accessibles dès ce week-end dans les jardineries de la région de Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier ©

Depuis quelques semaines, les propriétaires de jardineries et les producteurs horticoles sont passés par toute la gamme des émotions. Entre pertes financières, personnel réduit et incertitude quant à leur ouverture, ils ont planifié et replanifié maintes fois des plans B, et même des plans C!

« Nous devons nous ajuster aux normes du gouvernement et de la santé publique, mais c’est très dur d’être vraiment prêts tant que nous n’avons pas les deux pieds dedans! », commente Brigitte Palardy, copropriétaire des Serres et Jardins Girouard, à Sainte-Madeleine, rouvert depuis le 15 avril.

Du côté des Serres de l’Éden, à Saint-Hyacinthe, la réouverture se fait aujourd’hui, le 23 avril. « Nous travaillons très fort pour mettre tout en place pour respecter les règles, mais pour ma part, j’étais très confiante que nous allions rouvrir bientôt. Je n’ai jamais arrêté mes commandes dans les semaines précédentes pour être vraiment prête le temps venu », dit Véronick Morin, copropriétaire des Serres de l’Éden.

« C’est clair que rien ne sera plus comme avant. Pour notre part, nous avons mis l’accent sur l’alimentation en prévoyant plus de plants de légumes par exemple, car les gens voudront des légumes frais directement dans leurs potagers », explique Dominic Pion, des Serres Rosaire Pion et Fils. L’entreprise dessert plusieurs grandes surfaces comme des Home Dépôt au Québec, mais également en Ontario, ce qui représente près de 60 % de son chiffre d’affaires.

Mesures strictes

Toutes les jardineries du Québec de nouveau accessibles au public doivent mettre en place une pléiade de mesures pour assurer la sécurité de leurs clients et de leurs employés. Lavage des mains dès l’arrivée, nombre réduit de clients dans le magasin, paniers désinfectés, flèches au sol pour créer un circuit à l’intérieur du centre jardinier, distanciation de 2 mètres entre chacun et plexiglas aux caisses constituent ni plus ni moins le nerf de la guerre.

« Ce n’est pas nécessairement évident pour les gens de suivre ces règles, comme le fait que nous ne permettons qu’une personne par couple ou famille à l’intérieur de notre jardinerie. Cela réduit ainsi le flânage en magasin, mais aussi cela permet plus de personnes dans le centre aussi. Nous demandons aux gens de savoir le plus possible ce qu’ils souhaitent acheter avant d’entrer. Faites-vous une liste. L’hygiène, c’est la base maintenant. Ce n’est pas le moment de prendre des heures pour admirer les plantes et les fleurs, malheureusement », signale Mme Palardy.

Pour chacune de ces jardineries, les effectifs sont au minimum afin de réduire encore plus les risques pour chacun. « Nous avons pleinement confiance en nos équipes, mais rouvrir, c’est un gros stress tout de même », rajoute Mme Palardy.

De nouvelles manières d’acheter

Bien avant la réouverture, plusieurs centres jardiniers avaient mis en place des mesures alternatives comme la vente en ligne, les commandes téléphoniques et le ramassage de commandes au magasin. « Nous avons créé un site d’achat en ligne en un temps record, lance Dominic Pion. Les gens sont très heureux de pouvoir se procurer nos produits et d’égayer un peu leurs journées. C’est quelque chose que, même après la crise de la COVID-19, nous voulons poursuivre et implanter encore plus. »

Même chose du côté des Serres et Jardins Girouard et des Serres de l’Éden. « Notre boutique en ligne est toute nouvelle nous aussi, et j’invite les gens à s’y référer, car ce n’est pas tout le monde qui veut venir directement en jardinerie pour le moment. Pour les gens plus âgés ou qui ont peur, c’est une belle alternative », précise Mme Palardy.

« Depuis plus de deux semaines, nous livrons déjà de la terre, des semences, de l’engrais et toutes les matières inertes. Cela change les idées des gens qui ont vraiment hâte de mettre un peu de couleur dans leur jardin, surtout qu’ils ne sortiront pas beaucoup cet été », rajoute Mme Morin des Serres de l’Éden qui travaille également à mettre en ligne une boutique virtuelle d’ici quelques jours.

À noter que les jardineries sont présentement fermées les dimanches.

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