8 octobre 2020 - 14:06
Économie maskoutaine
Résilience et confiance
Par: Martin Bourassa
Il y a encore des défis à relever - nous ne sommes pas encore au bout de nos peines -, mais l’économie maskoutaine n’a pas été terrassée par la COVID-19. Tantôt ébranlée, parfois un peu amochée, elle a plié en mars et avril sous la force d’un fort vent contraire, sans toutefois casser. Nos entrepreneurs ont tenu bon et ils ont su s’adapter à la crise, voire se réinventer, pour reprendre la formule usée à la corde.

Voilà le constat résolument positif qui se dégage à la lecture du cahier des 200 plus grandes entreprises de la MRC des Maskoutains, cahier qui se trouve dans l’édition actuelle du Courrier de Saint-Hyacinthe et disponible en ligne.

On y retrouve une fine analyse de la situation économique en mode COVID-19 faite par l’équipe de Saint-Hyacinthe Technopole. Ça et aussi des portraits d’entrepreneurs qui ne se sont pas apitoyés sur leur sort. Et ils sont aussi nombreux qu’inspirants chez nous. Dans le contexte actuel, voilà une lecture aussi réconfortante qu’une soupe bien chaude et un bouilli de légumes un dimanche d’automne.

L’omniprésence de l’industrie agroalimentaire ainsi que la diversification de l’économie maskoutaine expliqueraient en bonne partie la performance maskoutaine. Pandémie ou pas, il faut bien continuer de se nourrir et de nourrir le monde qui nous entoure.

Et nous n’avons pas fait l’erreur de concentrer tous nos œufs dans le même panier. Nous sommes donc moins vulnérables à une catastrophe ou à un effondrement d’un secteur d’activités, d’autant plus que nos plus grands employeurs évoluent entre autres dans des domaines qui ont été fortement sollicités depuis sept mois, à savoir le réseau de la santé et l’éducation.

Sans oublier nos transformateurs et producteurs alimentaires.

L’indicateur le plus fiable du niveau de confiance de nos gens d’affaires réside sans doute dans les investissements annoncés. À cet égard, on constate qu’ils sont encore au rendez-vous, que ce soit au niveau manufacturier ou dans le domaine de la construction.

Exceldor semble plus motivée que jamais à investir 200 millions de dollars (M$) chez nous et Olymel n’est pas en reste non plus comme en fait foi l’annonce d’un investissement de 31,5 M$ à Saint-Damase. On remarquera au passage l’ironie qui incite Olymel à consolider ses racines à cet endroit, au moment où son rival Exceldor cherche à s’en détourner.

De toute évidence, Olymel entrevoit de beaux jours à Saint-Damase, là où elle aura, au terme de sa récente annonce, dépensé quelque 60 M$ en l’espace de cinq ans. Ce n’est pas autant que ce que projette Exceldor – les projets ne sont pas identiques -, mais le message envoyé est percutant. Un gros employeur croit encore qu’il est possible d’attirer des travailleurs et de faire fructifier ses investissements à Saint-Damase, donc à bonne distance des autoroutes. Il faudra s’en souvenir quand la Commission de protection du territoire agricole aura rendu sa décision au sujet du dézonage nécessaire à la relocalisation d’Exceldor à Saint-Hyacinthe.

Cela dit, tout n’est pas rose pour autant dans la région maskoutaine devenue orange.

La situation n’est pas encore revenue au beau fixe dans le commerce de détail et dans la restauration, entre autres. On en est aussi rendu à se demander si, avec l’émergence du télétravail, les employés de bureau reviendront en grand nombre dans les installations d’Intact Assurance au centre-ville.

Il y a aussi péril en la demeure du côté du tourisme d’affaires alors que le centre de congrès tourne à vide. Sans le support financier de la Ville de Saint-Hyacinthe, on se demande si l’opérateur pourra garder la tête hors de l’eau longtemps, dans la mesure où ce n’est pas demain la veille que les congrès et les rassemblements d’envergure reprendront.

Soudainement, le bail de 40 ans liant la Ville de Saint-Hyacinthe à Beauward apparaît drôlement long. Ce centre de congrès pourrait devenir tout un fardeau financier et l’idée de le céder pour rien à Beauward, une véritable délivrance. Qui l’eût cru?

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