17 janvier 2013 - 00:00
Rhinocéros : une pièce taillée sur mesure pour les étudiants
Par: Le Courrier

Cela fait longtemps que l'acteur, chanteur et metteur en scène Michel-Maxime Legault souhaite revisiter la pièce Rhinocéros d'Eugène Ionesco. Avec le printemps érable, il n'aurait pu espérer une meilleure opportunité.

Présentée du 22 au 27 janvier, la pièce Rhinocéros est la seconde production des finissants de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe. Elle signe également une deuxième collaboration entre l’École de théâtre et Michel-Maxime Legault à la mise en scène. Après la création de Warwick de Jean-Philippe Baril-Guérard, le metteur en scène cofondateur du Théâtre de la Marée Haute s’attaque cette fois à un texte de répertoire toujours aussi actuel.

« La pièce raconte l’histoire d’une société qui se transforme graduellement en rhinocéros. Au début, les gens se demandent s’il s’agit d’une épidémie, d’une contagion ou s’il s’agit d’un choix. Ce qui est effectivement le cas, c’est un choix. Je me suis dit que l’on pouvait faire un lien avec les carrés rouges et ainsi actualiser la pièce », relate Michel-Maxime Legault.Ayant pour thématique le totalitarisme et le conformisme, cette pièce écrite à l’aube de la Seconde Guerre mondiale touche de près la réalité des étudiants, mais aussi celle des acteurs, selon le metteur en scène.« Cela amène des questionnements sur le statut d’artiste, c’est certain. Avec les étudiants, on a fait un tour de table pour savoir ce qu’ils avaient envie de faire après le programme collégial. Au début, la plupart étaient catégoriques et voulaient faire que du théâtre expérimental. Mais après, ils se sont rendu compte que ce n’est pas mal de faire des compromis en faisant de la télévision ou des publicités. Il y a là un lien à faire avec Rhinocéros, je trouve. » Comme il l’a fait ultérieurement pour Warwick, Michel-Maxime Legault a tenu à ce que chaque acteur soit impliqué dans le processus de création, faisant de cette oeuvre une création collective.« C’était important pour moi que chaque acteur se sente impliqué dans le processus de création et qu’il ait un mot à dire. En même temps, il fallait couper le texte pour qu’il n’y ait pas d’acteurs qui sortent trop du lot. Cela fait aussi un spectacle plus uniforme à mon avis. »Avec un espace scénique aux allures d’un lieu de combat, rangé et conformé, et des costumes neutres inspirés de la mode des années 30 et 40 pour illustrer l’uniformité du peuple, le jeu des acteurs devait refléter la conformité et c’est dans les mouvements que Michel-Maxime Legault a trouvé la solution. « Quand j’ai lu le texte la première fois, en sortant de l’école, je ne voyais pas comment je pourrais monter cette pièce et quand j’ai commencé la mise en scène tout dernièrement, je me suis rendu compte qu’elle était mathématique. J’ai donc travaillé avec Louise Lucie, la chorégraphe qui avait aussi collaboré à Warwick, pour que chaque mouvement soit calculé et qu’en même temps cela procure un côté alléchant aux rhinocéros. » Les représentations se tiendront du 22 au 26 janvier, à 20 h, à la salle Léon-Ringuet du Cégep de Saint-Hyacinthe, à l’exception du dimanche 27 janvier où la représentation aura lieu à 16 h. Les billets sont disponibles à la Coopérative étudiante du Cégep ainsi qu’à l’entrée de la salle les soirs de représentation. Pour plus d’informations, on peut contacter le 450 773-6800, poste 2408.

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