4 juillet 2013 - 00:00
Richard Robert sous les projecteurs
Par: Le Courrier

Richard Robert a été engagé par la Société d'agriculture en 1973. Il y était le seul employé. Quarante Expos plus tard, le voilà à la tête d'une organisation prospère qui voit grand. Avant la retraite - prévue pour 2015 - Richard Robert se prépare à accueillir le monde à Saint-Hyacinthe.

L’Expo sera l’objet d’une révision en profondeur en 2014. À quoi peut-on s’attendre?

Plusieurs travaux auront lieu à partir d’août 2013, dont la construction d’un nouveau pavillon agricole et du complexe sportif des trois glaces. D’une part, on va perdre beaucoup d’espace de stationnement et d’autre part, on va gagner de l’espace intérieur pour les expositions. À partir de juin 2014, la Société d’agriculture sera aussi propriétaire du Pavillon de la jeunesse. Les activités sur le site devront donc être repositionnées, une opération qui se poursuivra jusqu’en 2018 ou 2020, avec la démolition du Centre culturel. L’Expo 2013 nous permettra d’étudier de quelle façon on pourra se réorganiser en faisant une gestion plus serrée et judicieuse des espaces extérieurs. C’est une année laboratoire.

Est-ce que ces changements viendront modifier les grandes orientations de l’événement?

L’Expo, c’est une foire agricole, ce qui comprend des manèges, des spectacles et des bars. Ces activités nous permettent d’obtenir les revenus nécessaires pour défrayer les coûts de la portion agricole. Il faut donc maintenir cet équilibre. À l’automne 2014, la Société d’agriculture va lancer son exposition internationale laitière, un événement 100 % agricole. On voudrait que ce rendez-vous devienne l’équivalent canadien d’une exposition similaire qui se tient au Wisconsin. On parle de 750 à 800 bovins laitiers de toutes les races, d’acheteurs et de visiteurs d’une vingtaine de pays étrangers, des équipementiers et des exposants des sous-produits du lait comme le yogourt et le fromage. On veut le faire maintenant parce que d’ici 2020, les pays émergents et la Chine vont tripler leur consommation de lait. Ils auront besoin de bovins et d’embryons pour le produire. L’Expo, elle, va conserver sont caractère local.

Est-ce une volonté de la Société d’agriculture d’attirer de plus en plus d’expositions d’envergure internationale à Saint-Hyacinthe?

La mission de la Société d’agriculture a beaucoup changé à travers le temps. Au début, son unique objectif était d’organiser l’Expo. Aujourd’hui, c’est de permettre le développement de grandes activités agricoles, comme l’Expo, le Salon de l’agriculture, l’exposition laitière qui s’en vient et on vise aussi à attirer d’autres grands salons. On veut rapatrier chez nous toutes les plus grandes activités agricoles. On se dit que si on est la capitale agroalimentaire, c’est chez nous que ces activités devraient se tenir. Et la première étape pour y arriver, c’est de se donner l’espace pour les accueillir.

Quelles sont les retombées pour Saint-Hyacinthe des activités menées par la Société d’agriculture?

Il y a un inconvénient majeur pour les voisins de l’Expo : le bruit. On en est bien conscient. D’un autre côté, il y a beaucoup de bénéfices pour les citoyens. On paye 1 M$ en salaires par année à des gens d’ici. On achète localement à 98 % et c’est très important pour nous. On donne aussi des contrats de service à des firmes locales pour des centaines de milliers de dollars par année, notamment en plomberie et en électricité. C’est important pour moi et pour les directeurs de gérer l’exposition comme une société locale, même si elle gagne en importance.

Comment le conflit à l’Hôtel des Seigneurs affecte-t-il vos activités?

L’Hôtel des Seigneurs est toujours notre partenaire, mais le conflit nous affectera si ça ne se règle pas bien vite. Les activités que l’on vise à accueillir ont besoin de pouvoir compter sur de l’hébergement et des salles de réunion. On a beau avoir le Holiday Inn et le l’auberge Le Dauphin, ce n’est pas suffisant pour l’ampleur des activités qui s’amènent. Alors on se croise les doigts.

Plusieurs expositions agricoles changent de vocation ou disparaissent. Quelle est la situation de votre institution plus que centenaire?

Chez nous, on ne gère pas la décroissance, du moins pas encore. À travers le Québec, c’est une autre histoire. On est passé de 48 expositions agricoles à seulement 30 en peu de temps et un paquet d’autres vont disparaître. À Saint-Hyacinthe, on n’en est pas là. La valeur de la Société est passée de moins de 200 000 $ en 1973 à 35 M$. On est favorisé par la proximité de l’autoroute et des marchés de Montréal et de la Rive-Sud. On est également près des agriculteurs. Et on n’a jamais vraiment connu une série d’années difficiles. Il y a encore un Bon Dieu pour l’Expo et la Société d’agriculture.

Que devra promettre un candidat à la mairie pour avoir votre vote?

Je suis la politique de près, mais je ne m’implique pas trop, pour garder de bonnes relations avec tous les candidats et les partis au niveau provincial et fédéral. Quand on a une couleur politique, on finit par tomber dans l’opposition nous aussi. Par contre, les discussions ont été difficiles avec la Ville au cours des 15 dernières années et encore plus lorsqu’est arrivé le projet des trois glaces. Ce que je souhaite, c’est que les relations demeurent comme elles le sont depuis les trois derniers mois. Il y a eu des développements énormes. Je lève mon chapeau à la direction générale, à Chantal Frigon et à Louis Bilodeau, qui ont rétabli les ponts et ont réussi à trouver des formules pour que les intérêts des deux parties soient protégés. Je souhaite que ça se poursuive avec le prochain conseil et après mon départ à la retraite.

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