15 août 2019 - 13:48
Agrile du frêne
Saint-Hyacinthe devrait imiter Beloeil, dit un proprio
Par: Benoit Lapierre
Marcel Fontaine croit que la Ville de Saint-Hyacinthe pourrait faire mieux pour soutenir les propriétaires qui doivent abattre leurs frênes attaqués par l’agrile, un insecte ravageur venu d’Asie qui poursuit son œuvre de dévastation. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Marcel Fontaine croit que la Ville de Saint-Hyacinthe pourrait faire mieux pour soutenir les propriétaires qui doivent abattre leurs frênes attaqués par l’agrile, un insecte ravageur venu d’Asie qui poursuit son œuvre de dévastation. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville de Beloeil est en train de faire des jaloux à Saint-Hyacinthe avec son programme de soutien aux propriétaires chez qui l’agrile du frêne fait des ravages.

Marcel Fontaine, de l’avenue des Séminaristes, fait partie des envieux depuis qu’il a découvert, en lisant l’hebdomadaire L’Oeil Régional, que Beloeil fait davantage que Saint-Hyacinthe pour aider les victimes de l’agrile, d’abord en leur facilitant l’obtention d’un permis d’abattage.

« À Beloeil, les gens peuvent se procurer un permis gratuitement en faisant une simple demande en ligne. Ici, le permis coûte 26 $ et, pour l’obtenir, c’est long et compliqué, ils nous font un paquet d’histoires pour rien », déplore ce propriétaire. Il lui reste à abattre 15 frênes condamnés par l’agrile pour terminer le nettoyage de son petit bois peuplé d’essences diverses, dont de grands chênes.

Il faut préciser qu’à Saint-Hyacinthe, ce n’est pas dans tous les secteurs que l’obtention d’un permis d’abattage s’avère nécessaire. Cette obligation vise principalement les zones assujetties à un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) et où se trouve un espace boisé protégé par la règlementation de la MRC. Or, c’est une réalité à laquelle sont justement confrontés les propriétaires de l’avenue des Séminaristes. « Dans ces secteurs, le délai est de 45 jours avant l’obtention du permis », souligne la directrice des communications à la Ville, Brigitte Massé. Elle précise qu’un arbre dangereux peut être abattu en tout temps, mais qu’il est préférable d’appeler au service de l’urbanisme avant toute intervention.

Aide monétaire

Dans sa publicité intitulée « Quoi faire si vous avez un frêne mort sur votre terrain? », la Ville de Beloeil informe aussi ses propriétaires qu’ils sont admissibles à une remise de 250 $ s’ils ont remplacé un frêne malade qu’ils ont fait abattre dans la période prescrite pour prévenir la propagation de l’agrile, c’est-à-dire entre le 15 septembre et le 15 avril. Un autre programme d’aide financière s’applique à l’achat d’un arbre; l’aide couvre 50 % du coût d’achat et de plantation de l’arbre, jusqu’à concurrence de 75 $. À Saint-Hyacinthe, l’aide de la Ville se résume à permettre à tout propriétaire de se procurer un arbre par année auprès d’elle en déboursant 20 $, taxes incluses.

M. Fontaine croit qu’il est temps que Saint-Hyacinthe bonifie sa politique de l’arbre, notamment en ce qui a trait à la lutte à l’agrile du frêne, en s’inspirant de ce qui se fait de mieux ailleurs en cette matière.

Pour le moment, dans les secteurs sensibles comme celui de l’avenue des Séminaristes, en matière d’abattage d’arbre malade ou dangereux, la procédure commence par une demande de permis faite auprès du service de l’urbanisme à l’aide d’un formulaire, accompagné de photos de ou des arbres visés. La requête est ensuite transmise au comité consultatif d’urbanisme (CCU) pour examen et recommandation, après quoi elle est présentée à une séance publique du conseil municipal pour y recevoir l’approbation des élus. « Pourquoi faut-il qu’une demande de permis d’abattage passe par le conseil? Il me semble que les conseillers ont autre chose à faire », s’étonne M. Fontaine, ajoutant qu’il y avait aussi un formulaire à remplir pour la MRC.

Selon lui, il serait beaucoup plus simple qu’un inspecteur municipal se rende chez le demandeur pour examiner l’arbre problématique et lui remettre sur place le permis d’abattage, si la chose s’avère nécessaire.

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