8 août 2013 - 00:00
Saint-HyacintheTerre d’indignation
Par: Martin Bourassa

Gens de Saint-Hyacinthe et région, il est grand temps de vous mobiliser et de réclamer l’élimination du passage à niveau qui traverse l’autoroute 20 à la hauteur de la sortie centre-ville de Saint-Hyacinthe. Cette particularité, voire cette absurdité qui nous rend si distinct au pays doit disparaître. Et le plus tôt sera le mieux.

La présence de ce passage à niveau n’a toujours eu aucun bon sens, même si nous avions appris à composer avec, au point de l’oublier.Mais depuis la tragédie de Mégantic, sa présence inquiète et fait peur comme jamais.Personnellement, je n’aurais jamais soupçonné, avant de l’entendre de la bouche de la journaliste Marie-Pier Gagnon Nadeau et de le lire dans mon propre journal, que pas moins de 10 000 wagons en moyenne traversaient ce passage à niveau chaque année et obstruaient quotidiennement pendant de longues minutes cette autoroute.C’est des wagons en tabarouette ça. Pire, ce chiffre de 10 000 est appelé à augmenter de façon substantielle au cours des prochaines années, nous disent les entrepreneurs qui dépendent de ce lien ferroviaire controversé. Un lien qui sert à acheminer diverses marchandises, mais pas uniquement des céréales ou des produits dérivés. Il est aussi question de gaz propane et d’huiles usagées.Tout cela pour dire que la situation actuelle est intolérable. Il faut se pencher sur la question du passage à niveau avec l’objectif de l’éliminer. Des solutions sont certainement possibles… et coûteuses, c’est l’évidence même.Peut-on penser à aménager un tunnel routier sous le passage à niveau actuel? Faudrait-il revoir toute la configuration du secteur compte tenu des contraintes déjà présentes et de la proximité du viaduc Laframboise? Il y a certainement des gens plus qualifiés que moi pour répondre à toutes ces questions. Mais encore faut-il qu’on leur donne le mandat de le faire et de dessiner des plans.Déjà, le ministère des Transports détourne le regard sous prétexte des investissements considérables qu’il faudrait consentir pour une solution de rechange. Pourrait-on voir les analyses et les études qui justifient de ne pas intervenir? Pourrait-on éplucher la ventilation des coûts et débattre du dossier en toute connaissance de cause comme nous venons de le faire dans le dossier du boulevard Casavant?La Ville de Saint-Hyacinthe, puis la Coop fédérée, qui contrôle 50 % de Transbordement Saint-Hyacinthe, une société spécialisée dans le transbordement par camion et voie ferrée des produits liquides, n’ont pas réussi, à ce jour, à faire entendre raison au ministère des Transports. Il faut que ça change. À cet effet, la Ville de Saint-Hyacinthe revient à la charge par l’envoi d’une nouvelle résolution du conseil.Je crains qu’il faille beaucoup plus que ça. Saint-Hyacinthe a besoin de parler d’une voix forte et unanime. Sa démarche doit être globale, concertée et soutenue par tout ce qui existe d’organisations et de groupes socio-économiques. Il faut demander des résolutions d’appui à la MRC, à la Chambre de commerce, au CLD, etc.On peut même penser à lancer une pétition, question d’impliquer la population.Le député Émilien Pelletier doit saisir la balle au bond et en faire sa priorité en talonnant la première ministre et les fonctionnaires provinciaux. Une démarche simultanée devrait être entreprise par le bureau de la députée fédérale auprès du CN, de Transports Canada et des instances fédérales responsables du transport ferroviaire.Notre slogan : Terre d’innovation doit vite devenir Terre d’indignation.Le ministère des Transports doit mettre sur la glace son projet de réfection du viaduc Laframboise prévu pour 2014, le temps de mener à terme une réflexion qui permettra peut-être de régler l’ensemble de la problématique maskoutaine.La Ville de Saint-Hyacinthe doit aussi s’interroger sur le développement et l’avenir du parc industriel Théo-Phénix, question de ne plus alimenter comme elle l’a fait par le passé l’achalandage sur cette portion de rail qui traverse la 20. Permettre encore que s’y installent des entreprises qui dépendent en tout ou en partie du rail n’est pas l’idée du siècle. Il y a quand même des limites à courir après le trouble.

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