10 septembre 2020 - 14:09
Le Maskoutain vient de lancer son premier album Supernova
Sam Sane : suivre sa bonne étoile
Par: Maxime Prévost Durand
Un nouveau rappeur maskoutain tente de faire sa place sur la scène musicale. Samuel Pelletier a lancé cet été Supernova, un premier album qu’il signe sous le pseudonyme Sam Sane. Photo gracieuseté

Un nouveau rappeur maskoutain tente de faire sa place sur la scène musicale. Samuel Pelletier a lancé cet été Supernova, un premier album qu’il signe sous le pseudonyme Sam Sane. Photo gracieuseté

C’est peut-être cliché, mais la musique, Samuel Pelletier l’a dans le sang. Son père était prof de musique et il lui a transmis cette oreille musicale qui lui sert aujourd’hui en tant qu’artiste. Le Maskoutain de 24 ans suit maintenant sa bonne étoile avec une visée vers le firmament avec la parution d’un premier album, intitulé Supernova, qu’il signe sous le pseudonyme Sam Sane.

Sept chansons mélangeant hip-hop et pop autant en anglais qu’en français forment ce premier effort, lancé de façon indépendante cet été, après plusieurs années de travail, d’écriture et de recherche de sons. Ça donne une musique qui lui ressemble, une musique bien de sa génération d’ailleurs, et une production franchement intéressante pour un premier disque comme auteur compositeur, avec une signature et un son déjà plutôt bien définis.

Mais avant toute chose, pourquoi Sam Sane comme nom d’artiste? « Le mot que je dis le plus souvent, c’est “insane”. Avec Sam [de Samuel], ça a fait Sam Sane », raconte-t-il en entrevue au COURRIER à propos du brainstorm qu’il a mené avec ses amis pour en arriver à ce choix. Maintenant que c’est expliqué, poursuivons.

Dans une brève présentation, Sam Sane décrit Supernova comme un « album faisant le lien entre l’univers et divers épisodes de [sa] vie ». Les références au monde de l’astronomie – merci à ce cours qu’il a adoré dans son parcours académique – ont fortement teinté son écriture.

« Ça m’a pris tellement de temps pour arriver à ce projet. Pendant des années, j’ai accumulé de l’énergie et de la matière, et là, je suis prêt à exploser », lance-t-il, pour faire un lien avec le titre de son album.

Un grand terrain de jeu

C’est dans un franglais – toujours propre et sans vulgarité, prenons le temps de le souligner – que Sam Sane s’exprime sur cette première carte de visite. Bien que cela ait la cote dans la musique québécoise par les temps qui courent, particulièrement dans le hip-hop, ce n’était pourtant pas l’intention première de l’artiste maskoutain.

« Au début, je voulais que ce soit uniquement en anglais, mais mes amis m’ont dit d’essayer en français aussi. J’ai réalisé que j’étais capable d’aller plus en profondeur en français. Et je sais que le franglais est un style populaire, alors je me suis mis à utiliser les deux. Ça m’ouvre d’autres horizons au niveau des rimes, ça me donne un espace de jeu qui est plus grand. Dans les versets, j’utilise les deux, puis les refrains sont plus souvent en anglais. »

« J’me dis qu’il serait fier de moi »

Ses textes comportent une bonne dose de réalité, inspirés à partir de ses expériences de vie, et sont même empreints d’une certaine sensibilité.

Sur l’excellente « Aller en orbite », il effleure entre autres le décès de son père, Robert Pelletier, qui a été enseignant de musique pendant 23 ans au Collège Antoine-Girouard, en plus de diriger l’Orchestre philharmonique de Saint-Hyacinthe durant quelques années.

« J’me dis qu’il serait fier de moi, j’enfile les projets / J’vais jamais arrêté, surtout pas nowadays », rappe Samuel sur ce morceau.

« Il est décédé il y a un an. Il a livré un gros combat à la fin, raconte le jeune homme. C’est grâce à lui que j’ai un don pour la musique, que j’ai cette oreille et que je suis perfectionniste aussi. […] La musique, j’ai pris ça de lui et je l’ai transposée à ma manière. J’ai découvert le rap, une musique avec laquelle je peux véhiculer un message plus précis. Avec ce que j’ai vécu, c’est ma manière de gérer [mes émotions], de mettre ça par écrit et de ne pas avoir peur de le sortir. Le rap est un peu comme mon psychologue », dit-il, en citant Mac Miller et J. Cole comme de fortes influences, tout comme les Québécois Loud et Koriass.

Son parcours

Ayant grandi à Saint-Hyacinthe, c’est un parcours plutôt sportif que Samuel Pelletier a mené durant le secondaire en faisant partie du programme sport-études de judo. La musique n’était toutefois jamais bien loin et l’écriture de textes a toujours été un exutoire. Au cégep, il est passé par les sciences humaines avant de bifurquer vers des études en technologies sonores au Cégep de Drummondville. Il prévoit maintenant entamer un baccalauréat en marketing à l’Université du Québec à Trois-Rivières et lorgne la gérance d’artistes comme carrière, en plus de tenter de faire sa propre place sur la scène musicale.

À peine son premier album a-t-il été lancé dans l’univers des plateformes numériques que déjà il travaille sur de nouvelles chansons pour Sam Sane. « NTY » doit d’ailleurs paraître dès la fin septembre. « Mon but est de sortir d’autres singles et un EP, de me faire un peu plus connaître », soutient le rappeur, qui se montre déjà très prometteur.

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