24 novembre 2016 - 00:00
Sanair contre M. Météo : le verdict tombe
Par: Maxime Prévost Durand
Sanair contre M. Météo : le verdict tombe

Sanair contre M. Météo : le verdict tombe

Sanair contre M. Météo : le verdict tombe

Sanair contre M. Météo : le verdict tombe

Le chroniqueur météo Michel Morissette est sorti victorieux, mais un peu amer de la cour des petites créances. Photothèque Le Courrier

Le chroniqueur météo Michel Morissette est sorti victorieux, mais un peu amer de la cour des petites créances. Photothèque Le Courrier

Le chroniqueur météo Michel Morissette pourra continuer d’annoncer la pluie et le beau temps en toute quiétude. La juge Micheline Laliberté a rejeté la demande du promoteur Jacques Guertin, propriétaire des pistes de course Sanair de Saint-Pie, qui poursuivait la Station climatologique La Providence devant la Cour des petites créances pour avoir fourni des prévisions qu’il jugeait erronées.


Dans son jugement, rendu le 9 novembre, la juge Laliberté stipule que Jacques Guertin n’a pas réussi à prouver que le chroniqueur météo avait quelque faute à se reprocher. Michel Morissette ne devra donc pas débourser les 6 540 $ réclamés par le promoteur en raison de l’annulation de deux événements qui devaient avoir lieu à Sanair en juin 2015.

Cette décision a été accueillie avec un grand soupir de soulagement par le chroniqueur météo. « Je suis content que ce soit fini. Tout le monde savait dès le départ que ça n’avait pas d’allure », a-t-il commenté lorsque rejoint par LE COURRIER.

Dans un document de huit pages, la juge relève que Michel Morissette a « fait preuve d’un comportement révélateur de prudence et de diligence » dans ses démarches de transmission de prévisions météorologiques, se basant sur les informations émises par Environnement Canada. Plus loin, elle indique que « conclure autrement équivaudrait à imposer aux intervenants de l’industrie de la météorologie un standard de perfection impossible à rencontrer en raison du caractère parfois imprévisible des conditions météo ».

La juge Laliberté pointe aussi du doigt les méthodes utilisées par Jacques Guertin pour se renseigner. « Il est étonnant que M. Guertin ne consulte aucune autre source d’information en matière de prévisions météo, alors qu’il exploite une entreprise commerciale pour laquelle la température revêt une importance capitale », écrit-elle. Elle croit qu’il devrait plutôt se servir d’informations de pointe, plus précises, pour mieux répondre à ses besoins.

La poursuite

Jacques Guertin prétendait que les pertes enregistrées par Sanair les 1er et 5 juin 2015 résultaient de prévisions erronées de la part du chroniqueur météo sur le service téléphonique 771-BEAU. Une réservation de l’Académie Andrew Ranger et une soirée de drag avaient été annulées en raison de l’annonce de précipitations, mais le promoteur soutenait qu’il a finalement fait beau ces deux journées.

Une première audience d’une durée de plus de trois heures a été tenue le 20 juin, mais les deux parties ont dû revenir devant la juge le 19 septembre après qu’elle ait donné la permission à Jacques Guertin d’étoffer sa preuve.

« Ça a été trop long pour rien. Ça aurait pu se finir dès la première audience », estime M. Morissette. À cette occasion, le chroniqueur météo avait fait valoir le caractère « historique » de cette poursuite. « Jamais il n’y a eu de poursuite de cette nature au Québec. C’est une première », avait-il lancé.

Pas de dédommagement

Si le jugement penche en faveur de Michel Morissette dans la poursuite initiale, la demande reconventionnelle du chroniqueur météo, qui réclamait une somme de 1 000 $ pour dommages et intérêts, a elle aussi été rejetée. Seuls les frais de contestation reliés à la poursuite intentée par Jacques Guertin, d’un montant de 159 $, lui seront remboursés.

« Je suis déçu parce que j’ai dû consacrer beaucoup de temps et d’énergie pour cette cause et ça m’a affecté. J’aurais aimé qu’il y ait une jurisprudence qui ressorte de ça pour éviter que ça ne se reproduise, mais ça n’a pas été fait », a soutenu M. Morissette.

Jacques Guertin n’avait pas retourné l’appel du COURRIER au moment de mettre sous presse.

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