29 octobre 2015 - 00:00
Dodge Charger Hellcat
Sans limites
Par: Marc Bouchard
Photo : Marc Bouchard et Chrysler Canada

Photo : Marc Bouchard et Chrysler Canada

Photo : Marc Bouchard et Chrysler Canada

Photo : Marc Bouchard et Chrysler Canada

Il y a quelques mois, les fidèles lecteurs de cette chronique ont pu découvrir avec moi les joies de la conduite du Challenger Hellcat, un spectaculaire coupé à la puissance désarmante. Puis, voilà que survient l’automne, et l’occasion de tester son jumeau berline, le Dodge Charger Hellcat.

Parce que ce sont des voitures d’exception, je ne voulais pas nécessairement en faire une chronique. Jusqu’à ce que je rencontre l’éditeur du Courrier, grand amateur de voiture, et qui m’a avoué ­attendre avec impatience son édition de cette semaine pour en savoir plus. Je n’avais plus le choix et j’ai donc dû me sacrifier (!), et conduire plus longtemps que prévu cette Hellcat. Strictement par souci de professionnalisme, vous l’aurez deviné.

Ce n’était pas mon premier contact avec le Charger Hellcat. Plus tôt durant l’été, j’avais eu l’occasion de mettre la main au volant, mais mon essai s’était avéré ­insatisfaisant. Pas à cause de la voiture, mais bien plutôt parce que je n’avais pas eu l’occasion de pousser la machine comme je l’aurais voulu, me contraignant aux limites de vitesse que la route oblige.

Cette fois, je me suis bien repris. Car avec 707 chevaux et 650 livres-pied de couple sous le capot, malgré ses indéniables qualités de routière, c’est sur une piste que l’explosive berline peut ­vraiment se faire justice. Sanair, nous voici donc…

Une machine de guerre

L’expression peut sembler extrême, mais sachez qu’elle est soigneusement pesée. Imaginez une voiture de forte taille (le Charger n’a rien d’une berline compacte, croyez-moi, avec ses 4500 livres, soit plus de 2000 kilos et ses imposantes dimensions), mais propulsée littéralement par une tuyère de fusée.

J’exagère, mais à peine puisque le ­Charger Hellcat, qui détient toujours le record de la berline de série la plus ­puissante au monde, est capable de ­meilleur, soit un 0-100 kilomètres à l’heure en 3,8 secondes à peine, et un quart de mille en moins de 12 secondes. Ce qui, pour les profanes, correspond à peu de choses près à la vitesse de la ­lumière en voiture si on estime qu’une berline normale mettra plus de 7 ­secondes pour atteindre les 100 kilomètres à l’heure.

La raison de cette puissance extrême : un moteur 6,2 V8 surcompressé qui ­répond avec une démoniaque précision à la moindre réponse de l’accélérateur, ­gracieuseté notamment de la boîte de ­vitesse automatique 8 rapports adaptée qu’on lui a greffée.

Vous aurez compris que les suspensions ont été adaptées aux performances, tout comme les freins avec leurs disques de grande dimension et leurs étriers ­spectaculairement efficaces.

Mais, car il y a un mais, toute cette puissance ne devrait pas faire oublier que la Charger Hellcat est aussi une voiture de route. Spacieuse, en mode confort elle peut accommoder cinq passagers et leur offrir une randonnée fort intéressante. Les options y sont nombreuses (dont un système mutimédia de bonne qualité) et les sièges, même arrière, offrent un ­support plus que digne de mention.

Un bon mot aussi pour les espaces de rangement, tant dans l’habitacle que dans le coffre qui peut littéralement ­recevoir les valises d’une famille ­nombreuse.

Devenir la bête

À la ligne de départ de la piste d’accélération de Sanair, je modifie mes réglages. D’une simple pression du doigt, je peux opter pour le mode performance, ou le mode circuit, chacun modifiant ­évidemment les réponses à la fois de l’accélérateur, du moteur, de la transmission et des suspensions. Bref, le gentil chaton se transforme en un hurlant félin aux étonnantes capacités.

En ligne droite, avant le premier virage, la vitesse excédait de beaucoup les 200 kilomètres à l’heure. Les virages sont plus exigeants, et demandent un certain ­doigté pour maîtriser complètement la trajectoire. Mais après quelques tours, et un peu de pratique, la Hellcat est devenue docile et sans surprise. Une simple ­pression sur le frein ou sur l’accélérateur permettait de contrôler le transfert de poids (autrement divisé 55-45 vers l’avant), plaçant la voiture directement dans la bonne direction pour une accélération maximale.

Aux termes d’une demi-journée sur le circuit, et de nombreux tours de piste, la randonnée de retour s’est effectuée dans le plus grand calme. Je dois quand même avouer avoir volontairement fait ronronner le moteur à quelques reprises sur la route, sans jamais excéder la limite. Difficile en effet de se priver du miaulement méchant de cette Charger spectaculaire. Peu utile, avouons-le, mais tellement agréable!

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