9 mars 2017 - 00:00
Le Dernier jour de ma vie 
Sisyphe 2.0 
Par: Sarah Daoust Braun
Crédit : Entract Films

Crédit : Entract Films

Crédit : Entract Films

Crédit : Entract Films

Aimeriez-vous revivre sans cesse le dernier jour de votre vie? C’est ce qui arrive à la pauvre Sam dans Le Dernier jour de ma vie, l’adaptation cinématographique du livre jeunesse de Lauren Oliver paru en 2010. Malgré sa photographie léchée, le film ne propose rien de bien marquant. 


On a l’impression de survoler les photos d’un compte Instagram d’une jeune banlieusarde américaine tout au long des 99 minutes du long-métrage. Et c’est un peu vrai : Samantha Kingston (Zoey Deutch) vit dans un quartier cossu anonyme de la côte pacifique des États-Unis au pied des montagnes et des grands arbres. Son copain, tout comme ses trois amies, sont les plus populaires de l’école. Son cellulaire toujours à la main, Sam mène une existence parfaite. Jusqu’au jour où, revenant d’une fête avec ses copines, elle est victime d’un accident de voiture. 

Le lendemain, lorsqu’elle se réveille, cette dernière a une bizarre impression de déjà-vu. Même chose le jour suivant, et l’autre, et puis l’autre. 

Le drame fantastique de Ry Russo-Young reprend une histoire bien connue : le mythe de Sisyphe, ce grec condamné à rouler pour l’éternité une roche en haut d’une colline qui redescend chaque fois qu’elle atteint le sommet. 

Sam revit sans cesse le dernier jour de sa vie et réussira à se délivrer de cette malédiction qu’en changeant (bien entendu) les choses positivement dans sa vie. Est-ce du côté de Kent, son ami d’enfance, un garçon timide qui a le béguin pour elle? Ou de Juliet, la risée de l’école que Samantha et ses amies ne cessent d’intimider? 

Une chance que la réalisation et la direction photo de cette œuvre pour ados sont vivantes, colorées et inventives. Elles viennent compenser l’histoire plutôt fade, redondante et surtout moralisatrice inspirée du roman éponyme de Lauren Oliver. 

Difficile de s’attacher et de croire en l’amitié de cette bande de jeunes filles insignifiantes et égocentriques dont on nous montre ad nauseam les mêmes faits et gestes tout au long du film. 

Au moins, Zoey Deutch réussit à insuffler une certaine dose de sensibilité et de profondeur à son personnage qui n’en peut plus de revivre toujours les mêmes événements. Son interprétation un peu plus nuancée que celle de ses collègues vient sauver la mise. 

On ne peut pas dire que Le Dernier jour de ma vie est un mauvais film. Mais on ne peut pas dire le contraire.

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