6 octobre 2011 - 00:00
Sombre contexte pour le musée régional
Par: Le Courrier

Déjà, en 2009, Montmusée dressait un bilan peu reluisant des conséquences du sous-financement : salaires dérisoires et non compétitifs, difficultés à recruter et à maintenir la main-d’oeuvre qualifiée, installations désuètes, collections délaissées sans personnel qualifié pour les gérer, les conserver et les interpréter.

Ces difficultés qui affligent l’ensemble du secteur muséal québécois semblent d’autant plus présentes en Montérégie. Alors que les dépenses culturelles du gouvernement atteignaient 106 $ par habitant en 2007, la Montérégie – la région la moins nantie en la matière – ne bénéficiait que d’un maigre 14 $ par habitant, loin derrière Québec qui obtenait 283 $. À titre de comparaison, le financement des musées de la Ville de Québec atteint près de 89 $ par habitant, alors que les musées montérégiens vivent d’un tout petit 1,10 $.« C’est une inégalité notable, a souligné Louise Séguin, coordonnatrice et agente de développement de Montmusée. Les musées montérégiens vivent essentiellement de la volonté et de la passion de leurs dirigeants, employés et bénévoles. La plupart des établissements de notre réseau ont du mal à boucler leur budget. »Pis encore, le ministère de la Culture, qui reconnaissait régulièrement de nouveaux musées et leur assurait des sommes annuelles de fonctionnement, a cessé tout appel de projets depuis déjà cinq ans. Par conséquent, si le ministère de la Culture prenait part à la création d’un nouveau musée régional à Saint-Hyacinthe, le financement de ses opérations par le gouvernement serait loin d’être garanti par la suite.« C’est là où le bât blesse, laisse tomber Mme Séguin. C’est une aventure risquée, voire irréaliste d’ouvrir un nouveau musée dans ce contexte. Par contre, le projet de musée régional vise à regrouper deux organismes déjà existants et solides qui souhaitent s’établir sous un même toi, peut-être même dans un édifice patrimonial qui devrait être restauré. C’est une consolidation, une façon d’unir vos forces. S’il y a une façon de continuer à avancer dans le domaine muséal, c’est peut-être celle-là. »Or, le meilleur moyen de vérifier la viabilité du projet était justement de réaliser l’étude de faisabilité que la Ville de Saint-Hyacinthe ne souhaite plus financer. « On est au fait des lacunes dans le financement provincial, a noté Jean-Marie Pelletier, porte-parole du comité du musée régional et président du centre Expression. C’est une condition sine qua non du ministère de la Culture pour subventionner la réalisation du projet : prouver que l’on peut opérer notre établissement sans son aide. Sans la collaboration de la Ville à une étude de faisabilité, on ne peut rien démontrer, sauf peut-être le contraire. » -30-

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