29 novembre 2018 - 00:00
Deuxième spectacle des finissants de l’École de théâtre
Sortir des sentiers battus
Par: Maxime Prévost Durand
Les finissants de l’École de théâtre plongent dans un univers « Walt Disney désenchanté » pour leur deuxième pièce de la saison, Ballade de la soupe populaire, un récit teinté d’un humour noir. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les finissants de l’École de théâtre plongent dans un univers « Walt Disney désenchanté » pour leur deuxième pièce de la saison, Ballade de la soupe populaire, un récit teinté d’un humour noir. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les finissants de l’École de théâtre plongent dans un univers « Walt Disney désenchanté » pour leur deuxième pièce de la saison, Ballade de la soupe populaire, un récit teinté d’un humour noir. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les finissants de l’École de théâtre plongent dans un univers « Walt Disney désenchanté » pour leur deuxième pièce de la saison, Ballade de la soupe populaire, un récit teinté d’un humour noir. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Pour son deuxième spectacle de la saison, l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe sort des sentiers battus en présentant Ballade de la soupe populaire, un texte peu orthodoxe de la dramaturge finlandaise E.L. Karhu, dont la mise en scène a été confiée au jeune metteur en scène Philippe Boutin. Les représentations se tiendront du 7 au 13 décembre à la salle Léon-Ringuet. 


La pauvreté, tant intellectuelle que matérielle, est au centre des thèmes abordés dans Ballade de la soupe populaire, en plus de la faim, du matérialisme, de l’opulence, des rêves et de la réalité. L’histoire est racontée à travers une série de tableaux, où de multiples voix se font entendre, un peu à la manière d’un chœur uni dans la discordance.

« C’est très dark comme pièce, mais c’est traité avec un certain humour, un humour noir », affirme Philippe Boutin, dont c’est la première expérience comme metteur en scène au Cégep de Saint-Hyacinthe.

En contraste avec le sérieux du texte, les personnages tels qu’ils ont été créés pour cette mouture de la pièce ont leur côté farfelu. On y retrouve une inspiration directe de Walt Disney, alors que certains personnages prennent la forme de Mickey Mouse ou encore de Cendrillon. Le décor, l’éclairage et la musique en sont aussi inspirés. « C’est un Walt Disney désenchanté », prévient toutefois le metteur en scène.

Malgré les costumes qui rappelleront ces célèbres personnages animés, la pièce reste fidèle au texte d’E.L. Karhu. « Le fait d’avoir des personnages fantastiques amène un côté drôle, mais il ne faut pas jouer le costume, il faut se dire que c’est extrêmement sérieux comme sujet. C’est ce que je répète aux interprètes. Le costume en soi va créer une image et le fait de ne pas le jouer va en créer une autre », poursuit-il.

Dans son approche, le metteur en scène a instauré un réel travail de collaboration avec les étudiants plutôt que d’imposer sa seule vision de la pièce. « Je sens chez eux un réel plaisir de prendre part à la création et de prendre peut-être un peu plus de décisions qu’à l’habitude. Pour être passé par l’école de théâtre [du Collège Lionel-Groulx], je trouvais qu’on était peut-être un peu trop sage, un peu trop en attente de ce que le metteur en scène veut, tandis que lorsqu’on sort de l’école, on doit faire les scènes d’audition et avoir une proposition. Ça force à être créatif et à savoir qui on est, quel est notre casting. »

Si la pièce contient son lot de défis pour les interprètes, les finissants du département de production théâtrale ont dû trimer dur eux aussi pour créer cet univers où le conte et le cinéma s’amalgament. On y retrouve pas moins de 37 costumes différents, un décor relevant des éléments mythiques et fantastiques, puis un éclairage en constante évolution. Du piano et de la guitare seront aussi joués en temps réel durant la pièce, en plus des trames sonores enregistrées.

Un défi supplémentaire s’ajoute alors qu’ils se serviront d’une caméra projetant des images en direct sur la scène pour la première fois dans une production du cégep. L’utilisation de la technologie se prêtait bien à la pièce puisqu’on retrouve beaucoup de narration dans le texte, soutient Philippe Boutin. « Le fait d’intégrer la caméra live va permettre d’avoir différents modes narratifs. On va pouvoir s’adresser directement au public, mais aussi à la caméra. C’est un procédé qui est de plus en plus utilisé au théâtre et j’avais envie de l’explorer pour cette pièce. »

Même lorsqu’on mélange le tout, il est difficile de décrire avec exactitude le produit final qui sera rendu sur la scène, mais il n’en demeure pas moins intrigant de le découvrir. Pour réserver sa place pour l’une des représentations de Ballade de la soupe populaire, il suffit d’appeler au 450 773-6800, poste 2408. À noter qu’il y aura relâche le lundi 10 décembre. Comme à l’habitude, le coût est de 10 $ (5 $ pour les étudiants).

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