3 avril 2014 - 00:00
Carte postale de Daniel St-Germain
Sotchi, ville en or
Par: Le Courrier

Daniel St-Germain est un aventurier. Sur son blogue, il partage avec ses amis les carnets de ses derniers voyages en Thaïlande, en Australie, au Japon et en Afrique du Sud. Mais certains de ses voyages revêtent un caractère plus mémorable que d’autres : à Vancouver et à Sotchi, M. St-Germain a vu Alexandre Bilodeau remporter ses deux médailles d’or olympiques.

Celui qui est décrit comme le porte-bonheur de l’athlète en ski acrobatique ne s’est pas laissé prier quand Alexandre Bilodeau lui-même lui a demandé d’accompagner sa famille en Russie.

« Il était déjà prévu que mon fils Olivier soit à Sotchi. Alex et lui sont des amis d’enfance. Nous avions assisté ensemble à la conquête de la médaille d’or à Vancouver », raconte M. St-Germain. Un mois avant les Jeux olympiques de Sotchi, le Maskoutain s’est rendu à Lake Placid, puis à Val-Saint-Côme pour assister aux dernières compétitions de Bilodeau en sol nord-américain, puisque l’athlète avait déjà annoncé sa retraite. Et comme à toutes les compétitions auxquelles M. St-Germain a assisté au cours des dernières années, Bilodeau l’a emporté haut la main. « Après avoir remporté l’épreuve à Val-Saint-Côme, Alex m’a dit : « Daniel, il faudrait que tu viennes à Sotchi ». Il m’en a parlé un peu, mais je n’ai pas été difficile à convaincre. »Il faut dire que M. St-Germain est un habitué des célébrations olympiques. En décembre 1987, il avait même été porteur de la flamme lors de son passage à Saint-Pie-de-Bagot, en route vers les Jeux de Calgary qui allaient se tenir en 1988. « Il a fallu tout préparer rapidement pour rendre le voyage à Sotchi possible. Alexandre et sa famille ont fait les démarches pour trouver des billets d’avion et des laissez-passer pour la compétition. » De son côté, M. St-Germain s’est rendu à l’ambassade de Russie pour obtenir un visa de voyage. « Il a fallu présenter plusieurs documents ainsi que des preuves de ma réservation à l’hôtel et mes billets pour l’événement, mais une fois la procédure complétée, j’ai pu obtenir mon visa en cinq jours », explique M. St-Germain.

40 heures pour 26 secondes

Tout juste débarqué à Sotchi, Daniel St-Germain a d’abord et avant tout visité sa chambre d’hôtel pour un repos bien mérité… et pour constater que pendant les Olympiques, « on n’a pas grand-chose pour 500 $ la nuit! »

Bien sûr, il n’était pas là pour l’hôtel, mais force est d’admettre que même pour aller encourager les autres athlètes de la délégation canadienne, l’investissement était substantiel. « Mon fils a payé 350 $ pour son billet au guichet officiel pour voir le match de hockey masculin entre le Canada et la Norvège. Même si on s’attend à payer cher, je trouve ça dommage de constater que les gens qui habitent tout près n’ont peut-être pas pu participer à la grande fête qui avait lieu chez eux. »Mis à part ce bémol, le site olympique de Sotchi s’est avéré mieux adapté aux grandes foules que celui de Vancouver. « On n’était pas dans un centre-ville. Il y avait de l’espace. Une fois la sécurité passée, on pouvait se promener librement sur le site. On voyait bien qu’il y avait des policiers, mais c’était beaucoup plus subtil qu’à Vancouver. »Le vaste espace permettait aussi d’apprécier l’architecture des amphithéâtres construits pour l’occasion et de s’approcher à quelques mètres à peine de la fameuse flamme olympique. « À Vancouver, on ne pouvait pas s’en approcher et il fallait la prendre en photo à travers une clôture. À Sotchi, c’était tout le contraire. Elle était là, au milieu des gens qui participaient à la fête », décrit-il.Par ailleurs, M. St-Germain a pu constater l’accueil chaleureux réservé aux Canadiens en Russie. « On se promenait toujours avec nos manteaux aux couleurs du Canada et les Russes étaient très gentils avec nous. Ils nous reconnaissaient tout de suite et ils voulaient prendre des photos avec les Canadiens. »La bande d’amis s’est aussi rendue manger à l’extérieur du site olympique, sur le bord de la mer Noire, dans un restaurant servant de la nourriture typique des pays de l’Europe de l’Est. Au menu : soupes, grillades, brochettes, légumes racines, chou et sauces. Pour célébrer la médaille d’or, la famille Bilodeau et ses amis ont visité Sotchi avec un accompagnateur russe qui les a menés vers un bar où le propriétaire était très fier de les accueillir. Après avoir pris quelques photos avec le champion olympique et sa médaille, il s’est empressé de sortir les bouteilles de vodka, question de trinquer dans la plus pure tradition. « Ça fait drôle de voir les bouteilles de vodka sur les tables dans un bar. Chez nous, ça ne se passe pas comme ça. Ça a donné une touche russe à la fête.»Puis, après six jours qui ont passé en un clin d’oeil, il était déjà temps pour M. St-Germain de reprendre le chemin de la maison. « On était pas mal fatigués et c’était un autre 20 heures de transport pour revenir chez nous. Au total, on parle d’un voyage de 40 heures aller-retour pour 25 secondes. Mais ce sont 25 secondes qu’on n’oubliera jamais! »

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