24 octobre 2013 - 00:00
Souvenances de mon enfance (2)
Par: Le Courrier
En 1912, Oscar Lévesque, boucher, passait par les routes de la paroisse Saint-André-d'Acton, pour livrer des commandes et offrir ses produits.

En 1912, Oscar Lévesque, boucher, passait par les routes de la paroisse Saint-André-d'Acton, pour livrer des commandes et offrir ses produits.

En 1912, Oscar Lévesque, boucher, passait par les routes de la paroisse Saint-André-d'Acton, pour livrer des commandes et offrir ses produits.

En 1912, Oscar Lévesque, boucher, passait par les routes de la paroisse Saint-André-d'Acton, pour livrer des commandes et offrir ses produits.

Le vendeur de fruits

Cette semaine, nous assistons au défilé de certains vendeurs itinérants.

Le vendeur de fruits

De sa voiture remplie de paille, ce marchand nous montrait des régimes de bananes, des sacs d’oranges, de poires et de pêches. Ces fruits étaient rares sur le marché à cette époque; aussi l’opportunité d’en avoir à un prix raisonnable était fort appréciée et ces fruits délicieux étaient très estimés des jeunes.

Le marchand de poissons

Durant la belle saison, de mai à novembre, au milieu de la semaine et presque à chaque semaine, un marchand de poissons venait au village et circulait dans les rues en disant : « poisson, du beau poisson frais à vendre ». Il avait une voiture avec un grand cuvier rempli de morceaux de glace sur laquelle reposaient des anguilles, des dorés, des achigans et des maskinongés.

Les ménagères sortaient, examinaient les belles prises et achetaient ce dont elles avaient besoin pour le vendredi, jour absolument maigre à l’année longue. Ce monsieur venait du Lac Saint-Pierre; pour avoir tous ces poissons, obligatoirement, un droit de « senne » lui était accordé aux fins de pêche commerciale.

Le colporteur

C’était le plus souvent un Syrien ou un Arménien qui, en voiture, paradait dans les rues de la municipalité et s’arrêtait à toutes les portes pour offrir sa marchandise : lingerie pour hommes et pour dames « toujours du nouveau, de la qualité et du pas cher ». Reçu avec bienveillance par les dames surtout, il étalait devant elles ses tissus, en leur permettant de tâter et d’essayer tous ces beaux atours. Il savait mettre en valeur toute sa marchandise qui, disait-il, venait des vieux pays comme lui; des tissus d’Angleterre, des dentelles de Belgique, des parfums de France, de la laine d’Australie, etc. Ainsi, on évitait des voyages en ville.

Le réparateur-aiguiseur

Cet homme faisait un peu de tout : il réparait les parapluies, les lampes à l’huile, les fanaux et il aiguisait les ciseaux et les couteaux.

Les foyers attendaient sa venue, surtout ceux où il y avait des enfants « brise-fer » comme on appelait les durs. Ces colporteurs se promenaient de village en village et de rang en rang. Les uns venaient de Saint-Hyacinthe, d’autres de Montréal. Ils passaient l’été sur la route. La marchandise leur était envoyée là où il y avait des gares; ainsi leur « stock » était renouvelé et ils étaient en mesure de donner pleine satisfaction à leur clientèle.

Hôteliers

Dans mon enfance et durant les premières années de ma jeunesse, Acton Vale comptait trois hôtels : l’hôtel Dominion, maintenant le Manoir Acton, l’hôtel Windsor, incendié le 21 janvier 1973, situé près de la gare du C.N.R., et l’hôtel Richelieu. Cet hôtel occupait le coin nord-ouest des rues Saint-André et MacDonald; il fut incendié dans les années 1930.

C’est beaucoup, me direz-vous, mais il ne faut pas oublier qu’à l’époque ces endroits étaient les seuls « permis de vente de boissons » entre Saint-Hyacinthe et Richmond et entre Drummondville et Granby. De nombreux voyageurs de commerce venaient par train, demeuraient quelques jours à Acton et, de leur hôtel, visitaient leurs clients à Roxton Falls, Upton, South Durham, Wickham. Les fins de semaine, vendredi et samedi, il y avait foule dans les tavernes; le dimanche était jour sobre.

Le marchand général

Cette appellation désignait le marchand qui vendait des denrées alimentaires, des grains et des moulées pour les animaux, des récipients et des objets comme les vis, tarauds, marteaux, etc.

Le magasin de monsieur Desautels me revient à la mémoire; j’y allais souvent pour de la mélasse, du sucre, du vinaigre, des épices, de la farine, du raisin, des dattes, des pommes « sèches » pommes déshydratées, etc. Situé en face du marché, il n’était pas très grand, au plus 35 pieds carrés, il avait des comptoirs et des étagères sur trois côtés et deux vitrines donnant sur la rue avec la porte au centre. À l’arrière du magasin, il y avait des hangars où s’entassaient beaucoup de marchandises. À l’époque, pas de cannage ou très peu, pas d’emballage dans le plastique; tout se vendait à la pesée et livré dans des sacs en papier. On y rencontrait des citoyens « rentiers » qui venaient au magasin presque tous les jours; des chaises à fond de paille leur permettaient de se reposer et de faire la causette avec les clients et le marchand. C’était l’endroit idéal pour tenter d’apprendre ce que les gens ne voulaient pas révéler. L’hiver, au milieu de la place, une fournaise au charbon réchauffait le magasin, les clients et les curieux; on l’entourait en fumant une bonne pipée ou en mâchouillant une grosse chique et les réputations, c’est le cas de le dire, étaient « passées à tabac ». Le marchand général peut encore être vu dans certaines municipalités éloignées des grands centres.

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