18 juillet 2013 - 00:00
Témoin d’une époque, Léo Bibeau (1912-1992) (5)
Par: Le Courrier
Inondation de 1936 bas de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Inondation de 1936 bas de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Inondation de 1936 bas de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Inondation de 1936 bas de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Monsieur Léo Bibeau, commissaire d’école

À partir des années 1960, Monsieur Léo Bibeau a marqué son époque en occupant les postes de commissaire d’école, de président de la commission scolaire et de conseiller municipal. Il nous raconte son expérience.

Monsieur Léo Bibeau, commissaire d’école

En 1962, j’ai été élu commissaire pour la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe et j’y suis demeuré jusqu’en 1978. Ce furent des années où j’ai pu mettre à profit mon expérience de l’organisation qu’il m’avait été donné d’acquérir dans le développement des terrains de jeux. À cette date, il y avait déjà 8 terrains de jeux installés dans autant de quartiers de la Ville. Quatre ou cinq de ces terrains profitaient déjà de piscines extérieures qui avaient été construites après celle du Christ-Roi.

L’éducation en 1962, c’était une époque. C’était le temps de la Révolution Tranquille et du rapport Parent. Le président de la Commission scolaire, le Docteur Benoît, de même que les autres commissaires m’avaient demandé de prendre charge de la construction des écoles parce que, disaient-ils, je connaissais les plans et les techniques de construction pour avoir fait des études en dessin industriel, et que je pouvais voir à ce que le tout fonctionne bien. En 16 ans, j’ai surveillé la construction de 14 écoles à Saint-Hyacinthe. Auparavant, entre 1945 et 1960, on bâtissait des écoles séparées par des clôtures : une école pour les filles et une autre pour les garçons. Quand je suis arrivé, j’ai demandé que les écoles soient mixtes. Sur les plans de la première école que j’ai eu à surveiller, il n’y avait pas de toilettes pour les filles. À ma demande, les commissaires ont décidé que, dorénavant, les écoles seraient mixtes. On a même suspendu l’architecte qui ne voulait pas modifier ses plans parce que ça changeait l’esthétique de l’école. Il s’est finalement rendu à notre demande. C’est l’histoire de l’école Larocque, puis de l’école Raymond. À l’école Lafontaine, dans le quartier Christ-Roi, nous avons obtenu le premier gymnase. Mais on n’avait pas obtenu d’aménager des douches. Alors j’ai demandé à l’architecte de prévoir quatre toilettes supplémentaires. Une fois le contrat terminé, j’ai fait enlever les quatre toilettes et les ai fait remplacer par des douches. Pour l’école Saint-Sacrement, j’avais aussi prévu des douches et là, on avait une école pour les filles et une école pour les garçons. Je voulais des écoles avec des services. C’est là qu’on a prévu des classes maternelles.On a eu ensuite les regroupements de commissions scolaires rurales et urbaines. Ce fut beaucoup de travail avant d’en arriver à la Régionale Yamaska pour se conformer au rapport Parent. Il fallait faire disparaître les écoles de Rang, construire une école centrale au Village, enlever les commissaires en trop pour les ramener à un seul commissaire par secteur dans une commission scolaire regroupée.Ce fut la fin d’une époque. Les deux présidents de la commission scolaire qui ont posé des bases, ce furent les frères Samuel et Claver Casavant, les facteurs d’orgues. Quand j’étais p’tit gars, le président de la Commission scolaire était aussi vénéré que l’évêque. Quand le président venait visiter l’école, on avait le congé du président. Après, on a eu plusieurs présidents, mais jamais comme ces imposants personnages qu’étaient Samuel, un homme rougeau, pas de barbe, et son frère Claver qui avait un teint pâle et une grande barbe grise.

Monsieur Léo Bibeau, conseiller municipal

Lorsque j’ai été élu conseiller municipal, en 1971, j’étais aussi commissaire d’école. À ce titre, j’ai favorisé la première bibliothèque municipale à Saint-Hyacinthe en offrant les locaux où l’on payait le chauffage et l’entretien : c’était l’École Mercier où se trouvaient aussi les bureaux de la Commission scolaire. En échange, la Ville entretenait la cour arrière de l’édifice pour le stationnement été comme hiver.

Monsieur Léo Bibeau, s’est occupé activement de l’amélioration du quartier Christ-Roi qu’il représentait comme conseiller municipal. Un programme particulier de restauration des habitations avait été adopté précédemment et Monsieur Bibeau y avait été un des promoteurs.Une étude avait été effectuée par des jeunes de l’Université de Sherbrooke avec un financement des Caisses populaires. Nous avons présenté cette étude à l’Hôtel de ville et ce fut un refus complet. Le Conseil n’y croyait pas et n’y voyait que des dépenses énormes. Nous avons refait notre travail et nous pouvions prouver que la restauration ne coûtait rien à la Ville. Le nouveau Conseil élu après les élections de 1969 était dirigé par le maire Léon Nichols. Il a pris connaissance du dossier avec les conseillers André Gagnon et André Blanchard et ils sont devenus les pères de la rénovation du quartier Christ-Roi. Avec la construction du mur de protection contre les inondations, le Christ-Roi est devenu un milieu où il fait bon vivre.

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