10 avril 2014 - 00:00
Héros du jeudi
Tommy Dussault
Par: Maxime Prévost Durand

Notre héros du jeudi du mois d'avril ne manque pas de punch. Tommy Dussault ne pratique la boxe que depuis quatre ans, mais déjà, il vogue vers les plus hauts niveaux chez les amateurs. Il compte entre autres une participation au championnat canadien juvénile et dernièrement, il a signé sa 23 e victoire en 33 combats lors du plus récent gala Boxemania tenu à Saint-Hyacinthe en mars, battant au passage le champion canadien en titre.

Quel est le combat le plus important que tu aies livré jusqu’à maintenant?

Mon dernier combat, lorsque j’ai battu le champion canadien (Christopher Tessier). Je voulais vraiment le battre. Avec mon entraîneur (Steve Choquette), j’ai dressé une liste de boxeurs que je souhaite battre et je peux maintenant mettre un crochet à côté de son nom. Je n’avais pas réussi à atteindre la finale au championnat canadien et je m’étais donné comme défi de battre un champion canadien.

L’adversaire que tu redoutes le plus?

Il n’y en a pas vraiment. Il y en a un que j’ai déjà affronté (Dannick Morin) qui m’avait particulièrement ébranlé. C’était à Chibougamau. J’aimerais bien avoir l’occasion d’obtenir ma revanche bientôt.

En boxe, on donne des coups, mais on en reçoit également. Est-ce qu’on s’habitue à encaisser des coups?

Un peu oui. Tu développes une meilleure mâchoire à la longue. (Rires) Si tu es capable d’en donner, habituellement tu es capable d’en prendre aussi. C’est sûr qu’au début tu es stressé d’en recevoir, donc c’est plus dur à encaisser, mais après un certain temps tu deviens plus relaxe, tu sais mieux gérer ton énergie.

As-tu déjà reçu un coup et cru que tu ne pourrais plus te relever?

C’est justement contre Dannick Morin. Il m’a envoyé un direct. J’ai voulu l’esquiver, mais à la place je suis entré dans son coup. Je ne me souviens plus de mon troisième round, mais j’ai quand même fini le combat. C’est le seul coup où j’ai eu peur de ne plus me relever.

La plus grande qualité que doit posséder un boxeur?

La technique, c’est très important. Il faut être agile. Il faut bien connaître les positions et son style de jeu de jambes. Il faut que tu maîtrises bien la technique de chacun des coups.

Le Québec a connu son lot de champions. Lequel t’inspire le plus?

Jean Pascal. Il est allé à la guerre souvent, il m’impressionne. J’aime son agressivité. Il ne lâche pas, même s’il tombe, il se relève toujours et il est là pour gagner. J’ai un peu pris son style au niveau de l’agressivité.

Tes aspirations dans ce sport?

J’aimerais beaucoup pouvoir participer aux Jeux olympiques. Peut-être un jour faire le saut chez les professionnels aussi. À court terme, j’aimerais devenir champion canadien. L’an dernier, c’était ma première participation. On partait et on y participait (sans trop d’attentes), mais cette fois, je veux y aller pour gagner.

La pire blessure dont tu as été victime?

Dans mon combat contre Dannick Morin, j’ai souffert d’une commotion cérébrale qui m’a tenu à l’écart du ring pendant plus de deux mois. J’ai eu des symptômes tout de suite après, comme des vomissements, des étourdissements et des maux de tête. (Les blessures), ce n’est pas une crainte pour moi lorsque je monte dans le ring, ça fait partie du sport et tu dois t’y adapter. Quand tu commences, tu te dis que la boxe c’est un sport dangereux, mais au final, ce l’est peut-être même moins que le hockey au niveau des commotions cérébrales.

Pourquoi avoir choisi la boxe plutôt qu’un autre sport?

C’est ma soeur qui m’a influencé à faire ça. Avant, je jouais au hockey et ma soeur était tannée de venir me voir jouer. Elle m’a dit d’essayer un autre sport et c’est à ce moment que j’ai essayé la boxe. J’ai commencé à apprendre la technique et tout le monde me disait que j’avais ça dans le sang. Ce que j’aime de ce sport, c’est la discipline. Si je n’avais pas la boxe et cette discipline, je serais sûrement ailleurs dans ma vie.

Ce que le sport t’apporte?

Quand je suis arrivé ici, j’étais une petite boule, j’étais plus gros. Depuis ce temps, je suis vraiment devenu un athlète et l’entraînement m’apporte beaucoup.

L’aspect le plus difficile de la boxe?

Le côté mental. Il faut vraiment être fait fort mentalement, surtout avant un combat. Je crois que c’est l’une de mes forces. Quand je monte dans le ring, je regarde toujours mon adversaire dans les yeux et souvent il regarde ailleurs. Je ne me laisse pas intimider.

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