12 mars 2020 - 14:41
Coronavirus
Transmettre l’info
Par: Martin Bourassa
Pour être honnête, je ne pensais pas écrire sur le coronavirus si tôt, moi qui concentre habituellement mes éditoriaux sur des sujets ou des enjeux locaux et régionaux. Mais le court message est entré sur mon Messenger vendredi à 18 h 48, par l’intermédiaire d’une collègue journaliste bien branchée. « Ça a l’air que le cas de coronavirus est à Saint-Hyacinthe. »

La rumeur, qui sait toujours se répandre plus rapidement que les virus, a poursuivi sa progression, avant d’être confirmée lundi matin.

À la loterie du coronavirus, rebaptisé le COVID-19 pour les intimes, Saint-Hyacinthe avait donc joué de malchance et tiré le mauvais numéro, le 3. Le troisième cas est issu de la Montérégie et a été détecté à l’Hôpital Honoré-Mercier. L’emploi du conditionnel n’est plus nécessaire puisque ce cas a été confirmé par les autorités de la santé publique au terme d’analyses plus poussées réalisées à Winnipeg ou ailleurs au Québec puisque des informations contradictoires circulaient à cet effet, lundi, dans le réseau de la santé.

Tiens, parlant de ça, ce fameux réseau n’était pas très bavard sur le cas maskoutain en début de semaine. Nos appels au service des communications de l’hôpital faisant partie du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est ont rapidement été transférés vers le centre de santé de la Montérégie-Centre. Selon les dossiers, il arrive très fréquemment que l’on ballotte les journalistes entre l’Est, le Centre ou l’Ouest dans un souci de démontrer que le mot « intégré » dans le nom de l’établissement n’est pas une simple vue de l’esprit.

Là-bas, la porte-parole a fait ce qu’elle fait de mieux : pas dire grand-chose, refusant même de confirmer l’implication de l’Hôpital Honoré-Mercier.

Surprise, c’est la députée de Saint-Hyacinthe Chantal Soucy qui a été la plus bavarde sur ce dossier. Elle a confirmé la rumeur grandissante à défaut d’être affolante. En entrevue à la radio locale, elle a dit avoir eu la confirmation de l’urgentologue en chef qu’une personne infectée a bel et bien transité par l’hôpital de Saint-Hyacinthe, que le patient était en isolement à son domicile et qu’il n’aurait pas été exposé à des personnes vulnérables. Cette sortie éclairante n’a pas dû tellement plaire aux autorités médicales.

« Il ne faut pas toujours croire ce qu’on lit sur les réseaux sociaux parce qu’il y a des rumeurs et, malheureusement, les gens sont inquiets, a ajouté Mme Soucy. Il y a un seul cas à Saint-Hyacinthe et le patient n’a pas attendu dans la salle d’attente. […] On ne laissera pas la population dans l’ignorance. » Peut-être Mme Soucy devrait-elle passer le mot aux responsables des communications du CISSS de la Montérégie. Répondre aux questions, donner l’heure juste et l’information complète, c’est encore le meilleur remède qui soit pour enrayer les rumeurs. L’idée n’est pas de faire peur au monde, mais de transmettre la bonne information.

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