1 novembre 2012 - 00:00
Tunnel ou passage à niveau
Par: Le Courrier
Lors de la première réunion d'information du 16 octobre, je suis intervenu au micro pour dire qu'il fallait aller de l'avant avec la construction d'un tunnel pour le prolongement du boulevard Casavant, une décision à long terme qui, sans équivoque aura des répercussions positives autant sur l'économie que sur l'écologie de notre région.

Lors de la première réunion d’information du 16 octobre, je suis intervenu au micro pour dire qu’il fallait aller de l’avant avec la construction d’un tunnel pour le prolongement du boulevard Casavant, une décision à long terme qui, sans équivoque aura des répercussions positives autant sur l’économie que sur l’écologie de notre région.

Moins d’attente équivaut à moins de pertes de temps et à moins de gaz à effet de serre. Pensons d’ailleurs au nouveau règlement municipal qui vient d’être mis en place par la Ville afin de minimiser les émanations de CO2 en limitant le temps qu’un moteur peut rouler à l’arrêt à un maximum de 5 minutes.Toutefois, le dépliant que la Ville nous a présenté pour ce projet me semble biaisé. C’est comme si on voulait dire : non, non vos taxes vont augmenter. Quelle horreur. Pourtant, plusieurs autres projets d’envergure comme le Centre Aquatique (21,5 M$), l’acquisition et les installations de la Métairie (+ ou – 10 M$), l’usine de Biométhanisation (apport de la Ville de plus ou moins 18 M$) ou encore des endossements de 20 millions $ pour la Cité de la biotechnologie, auraient selon ce principe, dû nous être présentés de la même façon. Non, cela n’est pas le cas. Alors, pourquoi ce projet de société nous est-il présenté comme cela? Y a-t-il mauvaise foi dans ce dossier?Pour les prochaines années, la Ville pourrait réaménager son budget d’immobilisation en le réduisant de quelque 7 % et ainsi éliminer cette préoccupation qui semble être très présente dans la tête de nos élus.Malgré les études savantes faites à ce carrefour, les temps de passage qu’on nous présente sont loin de la réalité. Pour un véhicule situé loin dans la cohorte, les attentes seront considérablement longues avec un passage à niveau. Un minimum de 5 minutes pouvant aller à un maximum de 15 à 20 minutes. Je le sais, même si je fais souvent le détour par les boulevards Laurier et Choquette, j’y passe quand même assez souvent. Les ambulanciers, les policiers ou les pompiers prendront-ils la chance d’être coincés à un passage à niveau?Les véhicules d’urgences doivent faire leur chemin rapidement. Dans un cas d’incendie par exemple, un détour par d’autres chemins ou une attente lors du passage d’un train pourrait faire toute la différence entre sauvegarder des vies humaines ou même des biens matériels importants. Un citoyen mentionnait lors d’une séance d’information que la construction d’un viaduc ne représentait qu’une lumière de circulation et il a partiellement raison. Toutefois, un véhicule d’urgence peut passer à une intersection sur un feu rouge de façon prudente, mais il n’y a pas encore de véhicules capables de sauter par-dessus un train; Il ne peut qu’attendre.À mon avis, certains coûts présentés par le CN sont exorbitants. Par exemple, un ingénieur ferroviaire senior travaillant pour l’AMT (l’Agence Métropolitaine des Transports) me confirmait que le montant de 12 millions $ présenté dans l’étude du CN ne tenait pas la route. En effet, à l’AMT, le coût maximum d’une voie de déviation est d’environ 1,2 million $ du kilomètre et peut souvent être moins. À moins d’éviter Saint-Hyacinthe ou d’en faire le tour, le CN se prendrait-il un profit que l’on pourrait là aussi qualifier d’exorbitant en nous refilant pour ce poste une facture de 12 millions $ pour la déviation proposée?L’idée d’un passage à niveau me semble à priori dépassée et les coûts inscrits dans le dépliant n’ont pas, selon mes informations, été mis à jour depuis la dernière analyse qui remonte à deux ans. Le passage à niveau coûterait probablement beaucoup plus cher que ce que l’on nous a présenté. Encore une fois, pourquoi?Si j’étais à la place du maire et des conseillers, je regarderais le tout dans son entier en considérant les retombées majeures que cela amènera pour toute la Ville de Saint-Hyacinthe et pas seulement dans deux ou trois secteurs. Il faut une vision à long terme et ne pas devenir la risée du Québec en utilisant une méthode désuète qui n’atteindra qu’un seul but, une économie temporaire et beaucoup de frustrations par les milliers d’utilisateurs quotidiens présents et à venir.J’aimerais vous laisser sur une pensée saugrenue et humoristique qui m’est venue en réfléchissant à la situation que nous vivons présentement. Imaginons que dans un avenir pas si lointain, alors que le développement de Saint-Hyacinthe va bon train, on veuille joindre la rue des Seigneurs au boulevard Casavant afin de créer une véritable voie de ceinture. Le conseil de l’époque doit prendre position pour faire en sorte que les deux rives soient reliées. Après plusieurs mois de cogitation, le conseil nous amène deux solutions : la première serait la construction d’un pont avec structure d’acier et l’autre serait l’installation de deux petits quais avec deux barges qui feraient la navette d’une rive à l’autre. Cela peut paraître comique ou insensé à première vue et vous avez raison. C’est un peu comme cela que je vois la chose aujourd’hui. Soyons positifs et allons de l’avant avec ce projet de tunnel. Nous ne le regretterons pas.

Guy Duhaime-30-

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